Le député UMP Daniel Fasquelle va déposer vendredi 20 janvier 2012 sur le bureau de l'Assemblée une proposition de loi visant à interdire l'accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales.
C'est énorme !!! Vous vous rendez compte? Malgré toutes mes "menaces" de rester dans mes charentaises, je ne peux pas ne pas poster une telle bombe !!! Moi qui, formé à Barcelone, ai débarqué en France en 1975, à l'époque où tout le monde était encore pro-psychanalyse (ou psychanalyste soi-même, ou sur le divan tout au moins...), où les seuls béhavioristes sur l'Exagone etions moi et un émigré du coup d'état xilien (A.Dorna), je me demandais si je verrais ça de mon vivant. C'est un jour très important pour moi. Et je remercie toutes et tous ceux qui, depuis longtemps ou "convertis" plus tardivement, chacun(e) dans son coin, sa spécialité, son style, son domaine, sa fonction, son institution, son milieu, selon ses compétences, en y mettant tout son coeur, son intelligence et son énergie, son enthousiasme et sa pugnacité, ses outils et ses moyens, ont contribué à faire évoluer les choses pour en arriver là. Bravo et merci!
Il faut maintenant s'attendre à des réactions ultra-virulentes, du type:
Suite de la suite:
Suite à la réaction de l'UNAPEI
Valérie Létard interviewée par Metro, déclare: le plan Autisme a défini un socle commun de connaissances, "socle qui délaisse les théories psychanalytiques, encore largement répandues en France, alors que l’autisme n’est pas une psychose".
La réaction, tout autant sans surprise, des lacaniens
le JT de 20h de FR2 du dimanche 5 février
Communiqué de l'AFP: Autisme: un député UMP contre l'enseignement psychanalytique à l'université
PARIS, 9 février 2012 (AFP) - Le député UMP Daniel Fasquelle va saisir le Conseil national des universités afin que l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme ne fassent pas référence à la psychanalyse, a-t-il annoncé jeudi.
Ce député a récemment déposé une proposition de loi visant à interdire l'accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il était jeudi au lancement à Matignon de l'autisme comme grande cause nationale.
Il souhaite "mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme".
Daniel Fasquelle a indiqué dans un communiqué qu'il allait "saisir le président du Conseil national des universités (CNU) et, à travers lui, l'ensemble des présidents d'universités afin que l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme soient radicalement modifiées pour être mises en conformité avec les recommandations internationales".
Selon le député, la psychanalyse ne figure dans aucune recommandation nationale ou internationale.
François Fillon a chargé jeudi Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, d'engager l'élaboration d'un nouveau plan autisme, décrété Grande cause nationale 2012, qui doit notamment permettre à la France de poursuivre le rattrapage de son retard en matière de prise en charge.
Il a reçu le collectif d'associations "Ensemble pour l’autisme", avant d'appeler dans un discours à "un sursaut collectif et une mobilisation nationale pour changer notre regard" sur l'autisme, qui touche entre 300.000 et 500.000 personnes en France.
dec/vdr/sm/ei
ASSEMBLÉE-SANTÉ-SOCIAL-
la position du député Fasquelle
réponse ouverte de Daniel Fasquelle à Edwige Antier
Daniel Fasquelle dénonce les pressions sur la HAS
lettre d'une maman au député Fasquelle
Commentaire de D.Fasquelle après le rapport de la HAS
Face à Face Fasquelle - Delion dans la Voix du Nord
DERNIERE MINUTE: En date du 9 octobre 2012, Gwendal ROUILLARD, député du Morbihan, s'est associé à la demarche de Daniel Fasquelle et ils ont envoyé à l'ensemble des députés cette lettre, citant explicitement le KOllectif 7 Janvier. Ils se proposent de saisir l'Inspection Générale des Finances et la Cour des Comptes sur le coût de la prise en charge psychanaqlytique de l'autisme, avec, en ligne de mire, l'Ecole de la Cause Freudienne (les lacanniens). Cela promet !!! En tout cas, Bravo!!!
Et en date du 5 décembre 2012, rebelote: (oui, vous ne rêvez pas: ils écrivent bien "mettre fin au scandale français en matière d'autisme")
Bravo Monsieur Fasquelle et compagnie! Dommage qu'il n'y ait pas un seul signataire de gauche parmi ces courageux et lucides députés. C'est à désespérer de son camp! Mais il est vrai que la gauche a un problème culturel avec la psychanalyse, et que plusieurs ministres actuels sont compromis avec des psychanalystes (conjoints, parents, etc.), à l'instar de celui qui a les cordons de la bourse (Moscovici) dont la mère est psychanalyste, sans parler des positionnements de MariSol Touraine (MST pour les intimes). Lors d'un récent débat sur la question de l'autisme, M.Rouillard a expliqué au Sénat qu’il avait bien du mal à mobiliser ses collègues, dont beaucoup restent séduits par la psychanalyse. Bref, les relations des psychanalystes au plus haut niveau de l’Etat (toujours leur sacré pouvoir de lobbying) empêchent toute évolution du traitement de l’autisme en France. Comme le disait Guy Bedos dans l'un de ses sketchs: Dieu qu'il est parfois difficile d'être de gauche ... surtout quand on n'est pas de droite !!! Ou, comme l'écrivait récemment un de mes bons potes:
Je suis de gauche et j'emmerde la psychanalyse!
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
QUATORZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 5 décembre 2012.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
tendant à créer une commission d’enquête pour mettre fin au scandale français en matière d’autisme,
(Renvoyée à la commission des affaires sociales, à défaut de constitution d’une commission spéciale
dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)
présentée par Mesdames et Messieurs
Daniel FASQUELLE, Jean-Pierre DECOOL, Philippe LE RAY, Lionnel LUCA, Jean-Charles TAUGOURDEAU, Alain GEST, Patrick HETZEL, Marc LE FUR, Jean-Marie SERMIER, Bruno LE MAIRE, Bernard PERRUT, Jacques PÉLISSARD, Michel VOISIN, Alain MOYNE-BRESSAND, Jean-Pierre VIGIER, Yves NICOLIN, Dominique NACHURY, Damien ABAD, Pierre MOREL-A-L’HUISSIER, Jean-Claude MATHIS, Véronique LOUWAGIE, Camille de ROCCA SERRA, Guy TEISSIER et Bérengère POLETTI,
députés.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Depuis le drame de Saint-Brieuc (1), où une mère comparaissait aux assises pour avoir tué son enfant lourdement autiste, pas une semaine ne se passe sans une affaire de ce type (2), ce qui doit nous alerter sur la souffrance des familles et éveiller notre vigilance sur la manière dont les enfants autistes sont accompagnés et leur famille soutenue dans notre pays.
Ce n’est par ailleurs pas sans raisons que la France a été condamnée par le Conseil de l’Europe pour défaut d’éducation à l’égard des personnes autistes (3) ou que le Comité Consultatif National d’Éthique évoquait en 2007 une « maltraitance par défaut » des personnes autistes liée entre autres à une « errance diagnostique » ou à « l’impossibilité pour les familles de choisir les modalités de prise en charge des enfants » (4).
Les associations de parents dénoncent en effet régulièrement la complète opacité qui règne trop souvent dans la prise en charge de leur enfant. En totale violation du droit « d’être informé sur son état de son santé », garanti par notre code de santé publique (5), on refuse souvent de poser clairement le diagnostic d’autisme pour leur enfant (6), de leur expliquer en quoi consiste son accompagnement ou même de consulter son dossier médical (7).
Alors que la Haute autorité de santé (HAS) s’est prononcée de manière claire pour un accompagnement intensif (de minimum 20 h par semaine) avec les méthodes éducatives et comportementales (Pecs, Teach, ABA) (8), ces traitements restent trop rares et, surtout, ne sont pas financièrement accessibles à toutes les familles, alors que des sommes considérables sont encore aujourd’hui captées par des professionnels qui utilisent des méthodes inefficaces ainsi que par des hôpitaux psychiatriques où beaucoup de personnes autistes finissent par être enfermées. Sans compter que les parents qui refusent le placement en hôpital de jour de leur enfant pour s’en occuper à domicile encourent des poursuites judiciaires pour défaut de soins et se font arracher de force leur enfant. Le désespoir des parents d’enfants autistes est tel qu’il pousse 80 % d’entre eux à la séparation ou au divorce. Certains d’entre eux, à bout, fuient le pays et émigrent à l’étranger afin d’éviter ce drame et d’offrir à leur enfant un accompagnement digne et adapté.
Il est donc tout d’abord urgent de mettre en lumière ce scandale ayant trait à l’accompagnement des personnes autistes dans notre pays.
Que se passe-t-il exactement dans les institutions où les personnes autistes sont placées ? Pourquoi les droits des familles et des patients sont-ils aussi peu respectés ? Quelles conséquences a-t-on tiré de la condamnation de notre pays pour maltraitance ? Pourquoi les recommandations de la HAS sont-elles aussi peu suivies dans la réalité ? Est-il exact que la HAS a subi des pressions pour déclarer dans son rapport du 6 mars 2012 les pratiques psychanalytiques « non consensuelles » alors qu’il était prévu qu’elles soient déclarées « non recommandées » ?
Dans un récent ouvrage, une responsable d’association psychanalytique reconnaissait ouvertement que la mobilisation initiée par « l’Institut psychanalytique de l’enfant » avait « réussi à faire reculer la HAS qui est revenue sur sa condamnation ». (9)
Si ces faits s’avéraient exacts, ce serait une très grave violation de l’indépendance d’une institution dont notre santé dépend et qui ne devrait en aucun cas être sensible à des pressions et au corporatisme.
La commission aura aussi à vérifier les accusations portées par des professionnels qui se disent victimes de pressions et dont la carrière ou les travaux n’ont pu ou ne peuvent se dérouler normalement car ils s’écartent de l’approche du traitement de l’autisme qui a longtemps dominé en France et qui cherche encore aujourd’hui à continuer à s’imposer, dans le traitement de l’autisme mais aussi dans la formation initiale et la recherche.
Dans le pays des droits de l’Homme, au XXIème siècle, trop d’éléments concordants nous permettent d’affirmer que l’accompagnement des personnes souffrant d’autisme en France est extrêmement opaque. Il est urgent de découvrir les causes du retard français et de les dénoncer. Il en va de la bonne prise en charge des personnes autistes et de leur famille.
Sachant que l’autisme concerne aujourd’hui une naissance sur cent, il y a urgence à mettre en évidence et à mettre au plus vite fin à un scandale français car beaucoup de pays, à commencer par la Belgique et la Grande-Bretagne ont, depuis longtemps, su écouter les familles et adopter les bonnes pratiques.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Une commission d’enquête, composée de 20 députés, est instituée en application du Règlement de l’Assemblée nationale, en vue de mettre fin au scandale de l’autisme en France.
Cette commission sera tout d’abord chargée d’établir et de mettre en lumière la réalité du scandale et de le mesurer.
La commission aura également pour mission d’en comprendre les raisons et causes sous-jacentes.
Par extension et au regard de l’avancée de ses investigations, la commission donnera des pistes de réflexion sur les moyens de mettre fin au scandale français en matière d’autisme.
1 () Voir à ce titre l’article du Nouvel Observateur du 03/01/2001 : http://tempsreel.nouvelobs.
2 () Voir par exemple les articles suivants : http://lci.tf1.fr/france/
3 () Voir à ce titre l’article « L’Autisme, la France et le Conseil de l’Europe » de Danièle
LANGLOYS, présidente d’Autisme France, http://www.autisme42.org/
Autisme%20france%20et%
4 () CCNE, Avis n° 102 du 6 décembre 2007 « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme », http://www.autisme-france.fr/
5 () Article L. 1111-2 du code de la santé publique
6 () Alors que l’on peut repérer les premiers signes dès 12 mois et poser un diagnostic entre 2 et 3 ans, le dépistage intervient en moyenne à 6 ans, d’après le livre blanc d’Autisme France.
7 () Articles R. 1111-1 à R. 1111-8 du code de la santé publique
8 () Recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé : Autisme et autres TED, Interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent, mars 2012
9 () Agnès Aflalo, Autisme, Nouveaux spectres, Nouveaux marchés, p. 11
_Et voici le texte complet du Rapport du Senat sur la prise en charge psychiatrique des personnes atteintes de troubles mentaux. _________________
Fasquelle s'explique dans la presse (janvier 2013)