Dénoncer la guerre, ses horreurs, c'est bien l'objectif de Georges Brassens quand il écrit cette chanson : avec une ironie mordante, le poète fustige les va-t-en guerre, ceux qui n'hésitent pas à valoriser cette entreprise de mort, de massacre que sont toutes les guerres...
La chanson s'ouvre sur l'évocation de siècles d'histoire retentissants de conflits divers : la guerre a toujours accompagné les hommes, depuis Homère, belle référence littéraire qui nous rappelle la guerre de Troie et ses massacres.
Le locuteur qui s'exprime semble vouloir choisir la guerre la plus meurtrière et il affirme sa préférence pour la guerre de 14-18.
Il égrène différents guerriers illustres, ceux de Sparte, les grognards de Bonaparte, la guerre de quarante pour réaffirmer une prédilection irrépressible pour la guerre de 14.
On voit les épées, on entend les bruits des fusils, on perçoit des massacres qui semblent terribles, atroces et le personnage qui s'exprime, en faisant l'éloge de la guerre de 14, en montre aussi toutes les horreurs : il opère même un classement entre toutes les guerres.
Par le biais de l'ironie, Georges Brassens dénonce, en fait, toutes les guerres, celles qui se prétendent "saintes", celles qui sont, le plus souvent "sournoises", qui se cachent derrière des apparences trompeuses.
La guerre est, de fait, souvent présentée comme une action héroique : il faut entraîner les soldats dans les combats en mettant en évidence les aspects clinquants, héroïques, les vertus virilisantes de la guerre...
C'est bien ce que fait le locuteur dans cette chanson : il utilise un vocabulaire élogieux : "mérite, plaire, délice, guerre favorite"...
La mélodie entraînante s'accorde avec les propos de ce partisan de guerres violentes : elle semble mimer des chants guerriers destinés à accompagner les soldats qui partent à la guerre, la fleur au fusil...
On perçoit dans la musique tonitruante, comme un air de fanfare militaire...
Humour grinçant, ironie, références littéraires et historiques font de cette chanson une dénonciation percutante.
On perçoit toute l'hypocrisie qui préside dans ces conflits : il s'agit d'embellir la guerre, de la magnifier alors qu'elle conduit aux pires horrreurs, aux pires abominations !
Parfois mal compris, ce texte de Brassens a pu susciter des controverses mais il faut bien lire entre les lignes et percevoir toute l'ironie : ceux qui exaltent la guerre sont coupables de mensonges, de falsification de la réalité...
A l'heure où l'on commémore le centenaire de cette guerre meurtrière, il faut réécouter cette chanson de Georges Brassens car elle nous montre toutes les ignominies et atrocités commises à travers les siècles, au nom de la Guerre...