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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 20:09

 Le Déluge universel n’est jamais mentionné (dans le Coran) et les exhortations adressées au peuple de Noé sont présentées comme des avertissements aux diverses communautés qui se sont écartées des préceptes divins et qui sont rappelées à l'adoration de Dieu Unique. Pour cette raison, le récit coranique, contrairement à la Bible, est un agrégat de plusieurs extraits qui sont répartis à travers le corpus. Ce qui permet de restituer le texte originel. La majeure partie est puisée de la sourate 11, intitulée « Houd » qui constitue l'ossature du récit :

  •  « Nous (c'est Dieu qui parle) envoyâmes Noé à son peuple : « Je suis chargé de vous avertir solennellement, leur dit-il. N'adorez qu’Allah,  sans quoi, je crains pour vous le châtiment du jour terrible. »  Les chefs du peuple incrédule lui répondirent : « Nous ne te considérons que comme un homme comme nous et nous constatons que ceux qui t'ont suivi ne constituent que la lie du peuple. Nous ne voyons en vous aucun mérite particulier qui vous rende supérieurs à nous, et nous pensons que vous êtes des imposteurs. »« Ô mon peuple, reprit Noé, voyez-vous si  j'ai pour moi un Signe évident de Dieu et que j'ai reçu de Lui Sa Miséricorde, alors que vous êtes incapables de voir cela, devrions nous vous l'imposer tandis que vous y êtes rebelles ? Ô mon peuple, je ne vous demande aucune rétribution, ma récompense se trouve auprès de Dieu, et moi, je ne saurais repousser ceux qui croient, car ils rencontreront leur Seigneur, mais je constate que vous professez l'ignorance. Ô mon peuple, qui me portera secours contre Dieu, si je venais à repousser ceux qui croient ? Y avez-vous réfléchi ? Je ne prétends pas être un ange. Je ne saurais avancer que Dieu n'accordera aucun bienfait à ceux que vous méprisez. Dieu sait ce que recèlent leurs âmes. Si je prenais à mon compte cela, j'en serais coupable. »« Ils répondirent : « Ô Noé, assez discuté, tes propos augmentent nos querelles. Envoie-nous donc le châtiment dont tu nous menaces si tu es véridique. » «  Dieu vous l'enverra s'il le veut, et vous serez impuissants à l'en empêcher. Mais, les conseils que je vous donne ne vous seront d'aucune utilité, si Dieu décidait de vous égarer. Il est votre Dieu et c'est à Lui que vous retournerez. »« Nous révélâmes à Noé ceci : « Il n'y aura de croyants parmi ton peuple que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige donc pas de leurs pratiques. Construis une embarcation sous Nos yeux. » Il entreprit de la construire et, chaque fois que les chefs  passaient près de lui, ils le gaussaient et le tournaient en dérision. Il leur dit : « Vous nous raillez aujourd'hui, mais nous ne tarderons pas à vous railler à notre tour et alors, vous saurez sur qui fondera un châtiment cruel dans ce monde et un supplice affreux dans l'autre. Cette situation dura jusqu'au jour où Notre Décret arriva à exécution et où l'eau se mit à bouillonner. Nous dîmes à Noé : « Embarque à bord un couple de chaque (espèce), ainsi que les tiens, excepté celui dont le sort est déjà réglé. Embarque aussi tous les croyants. Ceux qui ont cru n'étaient pas nombreux. » (Sourate 11, verset 25 à 40) :
  •  « Nous ouvrîmes les portes du ciel, l'eau tomba à torrents. Nous fîmes jaillir les sources de la terre et les eaux se confondirent en exécution du Décret de l’Omnipotent. » (Coran 54. 11 à 12)
  •  « L'arche se mit à voguer au milieu de vagues énormes, semblables à des montagnes. Noé cria à son fils qui était resté sur le rivage : « Ô mon fils, monte avec nous, ne sois pas avec les infidèles. » « Je me réfugierai sur une montagne pour échapper aux eaux, » répondit-il. « Nul n'échappera aujourd’hui au Décret de Dieu, répliqua Noé, si ce n'est par l'effet de sa Clémence. » « Les flots houleux les séparèrent et le fils de Noé fut englouti par les vagues ». (Coran 11.42 à 43).
  •   « L'arche voguait sous Nos Yeux. Nous récompensions ainsi, celui qu'on avait désavoué. » (Coran 54.14)
  •  « Nous dîmes : « Ô terre absorbe tes eaux, ô ciel cesse de pleuvoir.  Le Décret était accompli. L'arche s'immobilisa à El Djoudi. Nous dîmes : « Loin d'ici, le peuple incrédule. »  « Nous le sauvâmes ainsi que ceux qui étaient embarqués avec lui dans l'arche, que Nous érigeâmes en signe évident pour le monde. » (Coran 29.15)
  • : « Ce sont là parmi les récits cachés que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même que ton peuple avant ce jour. »(Coran 11.49)

Ici prend fin le récit du Déluge selon le Coran. Sa particularité est de ne pas prêter le flanc aux influences mythologiques ou populaires. Aucune date n'est mentionnée.  Il existe une expression arabe propre aux périodes ancestrales, qui évoque  « le temps de Noé » pour signifier les temps immémoriaux. Il n'y a pas non plus d'indice permettant de connaître la durée du désastre. La taille de l'arche est un autre sujet de dissension. Aux vastes dimensions du bateau biblique, le Coran oppose une modeste embarcation faite d'un assemblage de planches et de fibres de palmier. Si le terme « safi­na » désigne un vaisseau, c'est surtout le mot « foulk » qui a été le plus usité. II a donné naissance en français à felouque, petit bâtiment, long et léger. On trouve aussi l'expression « djariya » ou « celle qui court » qui symbolise une petite embarcation rapide. Ces formules concourent à accréditer l'idée que les dimensions de l'arche décrite dans le Coran, n'étaient pas aussi considérables que celles rapportées par l'Ancien Testament.

En ce qui concerne les animaux embarqués à bord du foulk, aucun indice n’incite qu’il s’agit de toutes les espèces vivant sur terre. Le Coran ne parle qu'accessoirement « d'un couple de chaque (espèce) », sans autre précision. Ce qui laisse penser qu'il s'agit d'animaux domestiques, destinés à  sauver ou à reconstituer le cheptel qui aurait été emporté par les eaux,  puisque le Déluge avait un caractère local et temporaire.

En effet, les inondations subies par le peuple de Noé s'inscrivent dans une longue liste de calamités et de cataclysmes infligés aux peuples incrédules qui précédèrent Noé et à d'autres communautés qui lui succédèrent. Le Coran évoque les peuples de 'Ad, de Thamoud, de Loth, de Saba, de Madian, de Noé, d'Abraham, de Pharaon, de Tobba, de Ras, de Laïka, de Hidjr, sans compter ceux qui ne sont pas mentionnés  explicitement. Chaque peuple reçut un châtiment approprié. Certains furent anéantis par des séismes, d'autres par des raz de marée ou par des cyclones, tous connurent les effets dévastateurs d'une nature déchaînée.

A l'instar des autres peuples, la communauté de Noé fut affligée à son tour par des inondations catastrophiques, mais qui restèrent limitées.
Pour ce qui est de l'échouage de l'arche, les deux positions sont très éloignées l'une de l'autre, en dépit des apparences. La Bible fait échouer le bateau sur le mont Ararat, le dix-septième jour du septième mois, mais ce n'est qu'après 72 (ou 73) jours de décrue que les autres montagnes apparurent. Cependant le sommet de l'Ararat (Agri dag en turc) culmine à 5 165 mètres et plusieurs dizaines d'autres montagnes possèdent des sommets plus élevés qui auraient dû surgir des flots bien avant ! Comment expliquer cette contradiction ? L'hypothèse la plus vraisemblable est qu'une fois de plus, les rédacteurs de la Bible ignorant la géographie, étaient convaincus que ce mont était le toit du monde.

Les connaissances limitées de l'époque peuvent être démontrées clairement. Le mont Ararat constitue effectivement le point culminant dans un rayon de 1 200 kilomètres autour de Jérusalem (prise comme référence, en raison de l'origine supposée des auteurs). Mais, à peine 200 kilomètres à l'est de cette limite imaginaire, le mont Elbrous dans le Caucase, dresse déjà ses 5 633 mètres. Sans compter la chaîne Himalayenne, qui porte à elle seule plus de cent sommets dépassant 7 000 mètres. C'est toute cette partie du monde qui était inconnue au moment de la rédaction de la Bible. Et ce, sans compter la Cordillère des Andes ou encore le Kilimandjaro ou le mont Kenya en Afrique.

 Bien que situé à 3 717 mètres sous l'Everest, le mont Ararat n'aurait pu être recouvert par le Déluge sans l'apport d'un volume d'eau de plus de deux milliards de kilomètres cubes. Toutes ces raisons  laissent penser  que l'arche n'a jamais pu s'échouer au sommet de cette montagne, à partir d’un déluge de portée planétaire.

Cependant, les arguments les plus convaincants ne semblent pas être partagés par tout le monde. A voir le nombre d'expéditions menées par les scientifiques et les religieux qui s'évertuent à trouver la fameuse carcasse sur le mont Ararat. Comme si la raison ne se satisfaisant pas de la logique, s'adresse à l'illusion pour guider sa démarche. Des hommes sensés perdent toute notion de la réalité en voulant prouver le bien-fondé de l'invraisemblance.

Une des dernières expéditions, partie à l'assaut du mont Ararat, en 1985, était conduite par l'astronaute américain James Irwin, qui marcha sur la lune, lors de la mission d'Apollo 15, en 1971. Son but  était évidemment de retrouver l'arche de Noé. Irwin avait déjà piloté trois expéditions qui se sont soldées par autant d'échecs depuis 1982. A la quatrième sortie, il avait pris la précaution de se faire accompagner par une vingtaine de personnes, dont un extra-lucide, qui affirme avoir eu une vision de Noé. Irwin est sûr d'accomplir un exploit. Il croit dur comme fer que son fameux rêve se réalisera, car là-haut, au sommet de la montagne, comme sur la lune, « il se sent plus près de Dieu. » Cette impression ne l'empêche pas cependant d'être loin de la réalité. Et, puisqu'il s'est engagé à n'arrêter ses recherches qu'avec la découverte de l'arche (au sommet du mont Ararat), alors n’importe qui pourrait anticiper qu'il ne risquerait pas  de rentrer  si tôt chez lui.

Un autre fondamentaliste américain, Marvin Steffins, affirme avoir découvert en Août 1984, les vestiges de l'arche sur les flancs du massif à 1 585 mètres d'altitude, dans une portion de terrain incurvée révélant  la forme d'un navire. D'autres spécialistes sont absolument certains que l'arche ne peut se trouver que sur le mont Cudi., qui s'élève à 2 114 mètres, dans le sud-ouest de la Turquie, près de la frontière irakienne, ou ailleurs dans les montagnes. Ces sources contradictoires prouvent que personne n'est sûr de rien. Le seul élément tangible est que l'arche ne pourrait se trouver en montagne,  si le Déluge  avait une dimension locale. Et auquel cas, il est inutile de parcourir les montagnes pour découvrir un vestige inexistant.

La version coranique de l'échouage de l'embarcation est très succincte. Elle se résume en une sourate :

 « Nous dîmes : « Ô terre, absorbe tes eaux, ô ciel, cesse de pleuvoir. » Le Décret était accompli. L'arche s'immobilisa à Et Djoudi". (Coran. 11-44).

Les orientalistes sont nombreux pour évoquer le mont Djoudi, alors que le Coran ne fait aucune allusion à la présence d'un relief, bien que celui-ci ne puisse être éliminé. Selon Blachère, « le Djoudi est un massif montagneux, dont le point culminant atteint 4 000 mètres. Il se trouve à environ 40 kilomètres au nord-est de Diar Bekir, à cheval entre la Syrie et l'Iraq. Les Arabes connaissaient aussi un massif de ce nom en Arabie Saoudite. Ainsi, pour donner quelque crédibilité au récit coranique et le faire concorder avec celui de la Bible qui fait s'échouer l'arche de Noé sur le mont Ararat, les auteurs du Coran auraient fait échouer leur arche sur le mont Djoudi. »

Savary abonde pratiquement dans le même sens, lorsqu'il affirme que « Le mont Djoudi  est dans la Mésopotamie. Les auteurs arabes prétendent que l'arche s'y arrêta. Mais ce sentiment a été détruit par l'autorité du Pentateuque qui l'a fait s'arrêter sur le mont Ararat, en Arménie. »

En somme c'est pour se doter d'une certaine respectabilité que le Coran a fait échouer, lui aussi, à l'image de la Bible, l'arche sur une montagne.  

 Seulement le Coran n'a jamais cherché à imiter la Bible dans ce qu'elle a de déformé et a dénié à la théorie de l'échouage sur le sommet d'une montagne, la prétention de se prévaloir d’une quelconque preuve. Naturellement à force de tout réfuter, les intéressés en sont arrivés à se réfuter  eux-mêmes. Témoin la prise de position de Kasimirski, autre "spécialiste" de l'interprétation du Livre Sacré. Dans les gloses qui suivent sa traduction du Coran, parue aux éditions Flammarion, il soutient fermement que l'arche de Noé s'est bien échouée sur la montagne Djoudi, à l'image du naufrage de la Bible. Cependant, dans une autre version, éditée par Fasquelle cette fois-ci, il affirme avec la même autorité, qu’El Djoudi où s'échoua l'arche de Noé, ne peut pas être du tout considérée comme une montagne.  To be or not to be? S’était justement demandé Shakespeare ! Voilà la question.

Prétendre que le Coran est une reproduction de la Bible est une aberration. Les points de désaccords sont tels, qu'en dehors du thème général du Déluge et de la mission prophétique de Noé, les péripéties du récit diffèrent profondément. Le Coran s'écarte de la Bible et réfute nombre d'assertions qui sont tenues pour des certitudes, alors qu’elles n’expriment que les connaissances désuètes des populations d’alors.

Il est frappant de constater que chaque fois que le Livre Sacré des Musulmans prend ses distances à l'égard d'un problème particulier, celui-ci s'avère être aussi en contradiction avec les données scientifiques.  Par ailleurs,  chaque fois que les chercheurs ont  été en mesure d'expliciter valablement des phénomènes, présentant quelque rapport avec le Déluge, c'est pour venir conforter 1e texte coranique, tout en rejetant les points de vue exprimés par la Bible, les jugeant insoutenables. Un tel contraste  permettra de mieux comprendre la signification d'un passage destiné à conclure l'histoire de Noé, et qui a donné lieu à des commentaires fantaisistes.  (C'est Dieu qui parle) :

« Ce sont là, parmi les récits cachés (du Déluge) que Nous portons à ta connaissance. Vous les ignoriez aussi bien toi-même, que ton peuple, avant ce Jour. » (Coran 11.49).

A la lecture de ce verset, les orientalistes n'ont pas manqué de se récrier. Le récit du Déluge, affirment-ils, n'était pas inconnu du Prophète et des Arabes de la région, contrairement à ce que prétend le Coran. Il existait plusieurs tribus juives, ainsi que des Chrétiens, qui lisaient couramment l'Ancien et le Nouveau Testament et l’histoire de Noé n'a pu échapper à leur connaissance.  La preuve du peu de crédit qu'on doit attribuer à un livre qui ignore une réalité admise par tout le monde.

La légèreté du jugement relativement a un sujet ne manque pas d'étonner. Bien sûr que le récit de la Genèse circulait parmi les fidèles. Il était lu dans les offices religieux. Il était colporté au sein des tribus arabes que les intéressés voulaient convertir à l'une des deux religions monothéistes. Il y avait d'ailleurs plusieurs versions du récit biblique qui différaient entre elles.

Par exemple, la période du Déluge qui était de 150 jours pour la version sacerdotale et de 40 jours seulement pour la version yahviste. II existait encore d'autres divergences importantes. Qui croire dans ce cas ? Mais, le Coran a tenu à préciser  que le véritable récit du Déluge, la chronique originelle de l'histoire de Noé, étaient inconnus des gens de l'époque, car ils avaient été altérés et déformés. Et cela ressort à la première lecture de la Bible.

Le verset communiqué au Prophète de l'Islam, avait pour but de dissiper les incohérences et de rétablir la vérité dans son droit. C'est le sens qu'il convient de donner « aux récits cachés que Nous portons à ta connaissance. » Ce sont des récits qui ont été exhumés des ténèbres de l'oubli où ils étaient tombés, pour être portés au niveau de la conscience et de la compréhension humaines. Afin qu'ils constituent un signe révélateur de l'authenticité du Message coranique.   

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Mohammed Yacine KASSAB

(Extrait du livre de l’auteur : Gloire a Dieu ou les Mille Vérités Scientifiques du Coran)

 



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