Les microbes sont plus que là, les trois jours précédents la course, merci Jack , j’ai de la fièvre et me soigne
uniquement au doliprane et propolis pour la gorge et les bronches bien encombrées . C’est aussi la fin de
saison et mon organisme commence à être fatigué je pense, puisque la blessure est présente depuis plusieurs
mois, il est temps d’arrêter et de régénérer à tous les niveaux, respecter la physiologie et la biologie du corps.
Le samedi, tout est prêt enfin presque, Jack est venu en renfort à Lyon pour m’aider, je ne pose pas
de jours
de congés ni avant ni après d’ailleurs … Côté technique je mets mes lacets xteenex sur mes nouvelles
chaussures
les RG 890 arlequin pour routes et chemins, j’ai craqué pour ce mélange de couleurs,
elle semble même pailletées.
Je ne mets pas mes semelles correctrices qui me gênent en descente car j’ai la sensation qu’elles changent
mes appuis et que mes pieds vrillent davantage. Côté vêtements, une brassière, le manche longue
BVSport,
le TS manches longues NB qui couvre une bonne partie des mains, donc pas de gants pour moi, un corsaire,
les manchons, un buff au cou et sur le front pour caler la frontale et la transpiration même par ce temps qui
est plutôt au doux d’ailleurs. Un porte bidon speed 2, mon garmin, et une chevillère de chaque côté puisque
la droite a été atteinte aussi Tout est au point.
Une petite sieste dans l’après-midi , puis direction St Etienne avec Jack, je suis
euphorique
et surtout très taquine et c’est Jack qui sera le premier assailli par mes attaques, comme si,
je pressentais
que c’était mes derniers moments de sourires et rires avant les souffrances.
Le stade est bondé de monde, le salon est chaleureux, Kylian est toujours aussi souriant bien
que la fin de soirée ou il a signé des tas de livres et posé pour les photos.
J’essaye les nouvelles chaines
la queue car « Elite ».
Je commence à taquiner un peu tout le monde et surtout ceux que je ne connais pas .
Satan !
Sors de ce corps ce n’est plus moi, surtout que certaines de mes boutades sont
un peu
olé olé
à la surprise de quelques personnes , mon chéri me regarde parfois d’un œil amusé,
je pense
qu’il se dit, c’est bon elle m’oublie, elle a d’autres proies, je peux enfin souffler.
La cerise sur le gâteau, c’est Pomme, oui, oui ! Pomme, une organisatrice de la Saintélyon,
je lui fais surtout remarquer que ce n’est pas un prénom çà ! Désolée, je pouffe de rire,
mais c’est bien la vérité pourtant. Pom, pom, pom, pom !!!!
On part manger enfin on essaye de trouver un endroit , de toute c’est pas
mieux lorsque
je suis rassasiée car je rigole comme une cruche, encore.
Nous rejoignons Mika, Maria, le staff qui court en relais, et nous aurons quelques moments
sérieux avec
Maria qui rencontre des problèmes avec son genou depuis plusieurs mois. Bastien arrivera
plus tard.
Nous partons en footing sur la ligne de départ en s’échauffant avec Maria, il pleut, cela glace
les os.
Allez, hop ! Marre de faire la queue pour rejoindre le départ des centaines de mètres à slalommer
au milieu
des coureurs qui sont toutefois charmants devant deux petits bouts de femmes, je vous passe
les commentaires.
Sitot dit, sitot fait, j’enjambe la balustrade sous le regard amusé de ces messieurs, grrr!
Et Ma brunette aussi.
Echauffement de l’autre côté des barrières, quelques lignes droites et il nous faut nous placer devant,
telles les stars.
Le compte à rebours est donné, la pression monte, ils mettent le feu, c’est parti, tous s’élancent
et je tiens
un moment avec la tête de course, mais pas longtemps. Je glisse sur les bandes blanches,
çà commencent bien
tiens ! Un peu de mal à trouver mon souffle. Très peu de plat, cela monte rapidement et descends,
je retombe vite à 5.20 au kil après être parti à 4.10.
Au bout d’un moment, nous voilà dans les chemins tous, plus bouillasseux et pierreux les uns que les autres,
j’allume ma frontale et il faut commencer à doubler tous les relais, j’avoue en avoir marre rapidement,
alors au début je cours, m’arrête, essaye de passer sur le côté puis j’abandonne rapidement, je marche telle
une âme en peine derrière eux. C’est épuisant de relancer constamment et je me suis fatiguée rapidement,
je râle intérieurement , déjà je n’aime pas la nuit, les côtes, les descentes, la boue, la pluie, les
cailloux,
mais là, j’ai des ménhirs plantés devant moi et de partout. Je suis le stroumph grincheux.
Qu'est-ce que je fais là! That is the question? Beinh faire mieux que 2010.
Allez Sylvie, pas grave, dès que le chemin est plus large, je double et heureusement que mes chevilles sont
tenues car je les ais senti partir mais sans douleur.
Je vois jack au premier ravito, je ne connais pas les noms et puis je ne sais pas à combien de kilomètres,
et lorsque c’est long, je ne regarde absolument pas les kilomètres au garmin, bref ! Jack me dit que j’ai de
l’avance, ok tout roule sans me faire violence , car du coup je marche en côtes, je suis prudente
en
descentes et j’accélère un peu plus sur les parties goudronnées, ma foi si cela continu comme cela, je ne
tu fais un pas, tu chasses de deux, c’est désagréable et fatiguant et oui, je suis fainéante . Je descends
toutefois un peu plus vite, dans la pénombre, car me voilà rassurée par les chevillères, ma frontale n'éclaire
plus Je double sur le côté un coureur, et paf ! Le chien, ... Je m’écroule au sol, mon pied a du heurter une
pierre sous la boue, mon genou claque, on dirait que mon ischio se déchire. Je souffre, j’ai mal, j’ai envie de
pleurer . Des coureurs de suite prennent de mes nouvelles, je me relève rapidement dans d’atroces
douleur 8/10 sur mon échelle.
Je boite en marchant, je boite en courant, c’est foutu, je vais abandonner comme l’année dernière alors
que je suis première. Mon ame, mon corps se brisent en deux. "Pourquoi tu es là ? Tu savais que ce
n’était pas une course pour toi, tu n’aimes pas les changements d’allures, la relance, tu ne sais pas
descendre,
tu ne vois rien la nuit, tu es tombée au trail de Mirmande, résultat une grosse entorse ligamentaire,
tu as eu le quadriceps déchiré sur le 100 km de Crest, tu t’es tordu la cheville à l’UTMB ,
et maintenant c’est le genou", en quelques secondes je remets tout en question .
« Oui mais tu oublies que tu es allée au bout dans la douleur, te souviens-tu que c’est moi qui t’ai aidé
et qui vais t’aider encore ? Ne sais-tu pas que les peurs ne sont pas là pour être ôtées, mais pour être
VAINCUES. Je suis avec toi. »
Je vais prier, tout le long de la course, je vais mettre de côté ma douleur, bien que présente on est d’accord,
je vais continuer uniquement au courage.
J’ai mal au ventre depuis la chute, et j’ai la courante,
(IL ME PLAIT TROP CE GIF)obligée de me garer sur le côté. Plus grand-chose passent, envie de vomir,
mon corps subit de gros traumatismes, je sais que je ne lui fait bien du bien, j'ai mal. Je vois Jack
et lui raconte mes malheurs, je suis stupéfaite lorsque je lui dit que je souffre, car il me répond simplement
que "c’est le métier qui rentre" , je reste un peu sur les fesses , mais je relativise
encore davantage en me disant, bah ouaih alors ! C’est rien vu sous cet angle.
C’est le coach qui parle et non le chéri dans ces conditions et heureusement car si il m’avait plaint,
je mettais le clignotant de suite, car j’attendais cela en fait. Je pense qu’il me connait très
bien et il sait qu’il
ne faut surtout pas me caresser dans le sens du poil.C’est reparti, j’essaye de tenir le coup,
la fatigue
est bien présente, usante, même si mon corps est en activité c’est la nuit et je dors normalement,
mon organisme est déboussolé, il m’en faut peu, je le sais. J’alterne donc course-marche sur tout le
long de la course, même sur le goudron ou je suis blasée.
Que dire, je vois une dernière fois Jack et il m’annonce 3.30 de retard, je ne comprends plus rien
, on m’annonce première tout le long avec de l’avance, je ne vois personne me doubler
et j’apprends que je suis deuxième, euh ! C’est quoi ce bordel, tous les chemins mènent-ils à Rome ???
Je prends un coup sur la casquette et je ne me ferais pas violence vers cette
fin de course,
par dépit je pense.
Il reste la dernière grande et longue côte sur goudron sur laquelle je marche, ensuite je relance
en descente, impossible sur le plat d’atteindre de bonnes vitesses, voilà les marches d’escaliers,
on s’encourage tous. Les 12 derniers ont été un véritable calvaire, on approche de Lyon, mais
la distance est longue malgré tout, je ne vois pas la fin, je ziotte le garmin pour regarder si je suis
proche de l’arrivée, je n’en peux plus.
Je cours devant les photographes, , mais je marche si c’est trop pour ma petite
personne .
Je souffre, il me semble courir de travers, tellement mon genou est douloureux, ainsi que l’ischio.
Jack fera les derniers kilos avec moi, heureusement qu’il est là , sinon je marchais jusqu’à
l’arrivée,
et la troisième me passait devant aussi. Je lui dis tout de même qu’il va trop vite et pourtant au relevé
garmin les derniers kilos sont à 5.40, pas folichon quoi !
Une arrivée grandiose m’attends avec Séverine la première féminine qui est arrivée 6 min
avant accompagnée
d’un vélo, je la félicite en l’a disant plus forte au micro aussi. La première des choses
qu’elle me dit, « je ne t’ai
pas vu te doubler et on m’annonce première un moment donné ».
A ne plus rien comprendre, et ce n’est pas grave, on se sert dans les bras.
Un peu de blabla au micro, bah oui, c'est risible, Séverine me battra de 10s sur le Trail de Toussieu 18 km,
je mettrais 7 min de moins sur le 31 km de Jogg'iles et Séverine me bat de 6 min sur le 69 km.
Une belle remise des prix ou malheureusement ils cumulent les prix, donc 2° femme et première V1 pour
des doubles cadeaux à gogo, qui aurait pu ravir la 2° V1.
Je reste satisfaite de mon courage de courir dans la douleur et la souffrance sans
avoir abandonné.
J’ai très mal géré la
course
en revanche, mais trop de monde pour prendre
mon traintrain. J’ai fait le boulot mais sans plaisir,
voilà une
expérience
de plus qui me rend forte
.
Merci à Jack, vraiment car il me chouchoute aussi.
Maria c'est mal réceptionnée et c'est blessée assez gravement.
Bastien fini 33° je crois.
Mika et son pote 1° en relais Saintélyon, mais aucune remise de prix
pour tout cela.