Phnom Penh (2) ... Une capitale bien difficile à quitter !
Phnom Penh, Cambodge
14-17 mars 2007
25-27 mars 2007
31 mars - 02 avril 2007
Coucher de soleil sur le lac Boeng Kak
Voilà une capitale comme je les aime : pas trop gigantesque, à échelle humaine, mais bien vivante.
Passer cependant d'une route campagnarde à celle urbanisée de Phnom Penh est toute une expérience. Et comme piéton ayant à naviguer avec des voitures, des camions et des motos, aux règles de conduite des plus "anarchiques", du moins de notre point de vue occidental, l'expérience est assez stressante au début.
Aussi Phnom Penh est une de ces villes qui se laisse apprivoiser tout tranquillement.
Une ville qui en a vu de toutes les couleurs
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Durant la période coloniale, elle était surnommée "La Perle de l'Asie du Sud-Est", et les français y avaient aménagé de grandes avenues bordées d'élégants édifices. Quatre rivières se croisent à sa hauteur, dont les deux principales, la Tonle Sap et le Mékong.
Mais ce fut aussi une capitale qui souffrit beaucoup du régime de Pol Pot.
En effet, un de ses premiers gestes, lors de la victoire des Khmers Rouges sur l'armée de Lon Nol en 1975, fut de déporter ses 1.5 millions d'habitants vers les campagnes, au nom de l'idéologie "paysanne". La ville fut alors pillée, beaucoup d'édifices et d'archives furent détruits, et la ville, symbole du monde capitaliste, fut laissée à l'abandon pendant près de trois ans.
Lorsque les Vietnamiens libérèrent le Cambodge du joug des Khmers Rouges, ils poursuivirent eux aussi le pillage de la ville avant de la remettre aux cambodgiens. C'est l'arrivée des Casques bleus et des organismes non gouvernementaux internationaux qui permirent d'insuffler à la ville un nouveau dynamisme.
Le lac ou la rivière ?
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À part ses principaux attraits touristiques dont j'ai parlé dans un texte précédent, ce qui fait le charme de cette ville, ce sont ses deux secteurs aménagés à la fois pour les touristes et les citadins cambodgiens eux-mêmes.
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Sur la rive du lac Boeng Kak
D'abord le secteur du lac Boeng Kak : on y trouve de nombreuses guesthouses avec chacune leur terrasse-restaurant pour qu'on puisse y admirer le coucher du soleil, des restos et des bars divers, des agences de voyages pour faciliter les réservations de bus-bateau-avion-tours et ... quelques cambodgiens qui vous offrent du transport (tuk-tuk ou moto), drogues diverses ou "ladys".
Coucher de soleil sur le lac Boeng Kak
Gamin venant nous offrir de faire une balade sur le lac avec son canot
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Le centre-ville de Phnom Penh et sa rivière
Mais après quelques jours passés dans ce ghetto à touristes dont on a vite fait le tour, je me suis cherché un petit hôtel dans un autre quartier de la ville, plus près de l'autre centre touristique, le long de la rivière Tonle Sap avec, d'un côté, sa jolie promenade remplie de cambodgiens en fin d'après-midi jusque vers 23h00, et, de l'autre côté du grand boulevard, de nombreux bars et restaurants-terrasses pour les touristes.
Je me suis donc trouvé une guesthouse à dix minutes de marche de la rivière et à deux minutes du Marché Central, un quartier vraiment cambodgien : ici des restos-cafés à la cambodgienne.
Vraiment plus agréable que sur le bord du lac !
Dans le quartier du marché central
Autre moyen de transport qui nous est offert...
mais la moto et le tuk-tuk placent ce moyen
de plus en plus dans la marginalité
On y rencontre de jeunes cambodgiens qui viennent nous vendre des livres sur le Cambodge ou des guides de voyages : une négociation assez intéressante avec ces jeunes débrouillards.
La présence des ONG internationales
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À Phnom Penh, on peut aussi appuyer des organismes gouvernementaux internationaux qui travaillent pour le développement d'enfants sans familles ou tout simplement de familles trop pauvres pour pouvoir s'occuper elles-mêmes de leurs enfants.
Grâce à Sok, le conducteur de motos qui m'avait fait visiter Killing Fields, j'ai pu ainsi me rendre dans un orphelinat qui réussit à ne survivre que par des dons : sur sa recommandation, j'ai donc acheté au marché du riz pour l'orphelinat.
Moment du lunch
pour quelques-uns des 70 enfants de l'orphelinat
Beaux sourires de jeunes orphelines du centre
Une jeune orpheline avec un des moniteurs cambodgiens
Une des volontaires étrangère et Sok, mon conducteur de motos,
avec quelques-uns des enfants de l'orphelinat
en banlieue de Phnom Penh
En ville même, il y a aussi des restos qui apprennent aux jeunes de la rue les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Friends est un de ceux-là. On y mange très bien et les profits vont aux jeunes qui y étudient et y travaillent.
C'est pour toutes ces raisons que peu à peu on s'attache à cette ville, et qu'il devient très difficile de s'en séparer.
Aussi ai-je profité de ma dernière soirée pour inviter Sok, ce jeune "conducteur" qui m'a fait découvrir sa ville et qui rêve de ne pas faire ce travail toute sa vie : il étudie actuellement l'anglais à l'université.
Et nous en avons profité pour choisir chacun un des deux plats traditionnels du Cambodge.
Sok : le Lak-lok, boeuf mariné servi avec du riz et des légumes, avec comme accompagnement une sauce au poivre pas piquée des vers. Moi : un Amok Fish, morceaux de poissons cuits dans une sauce assez relevée et dans une feuille de bananier, et servis avec riz ou patates frites. Les frites...succulentes ! Et le tout accompagné d'une bonne bière Angkor.
Une bien belle fin cambodgienne.