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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 22:09

« Tout salaire mérite travail »

 

Yvon GATTAZ (1925) – Entrepreneur français et franchement entreprenant

 

 

Florange est un symbole, celui du déclin de la France. Arcelor-Mittal retire ses billes, les ministres se renvoient la balle et les ouvriers ont les boules. Ce plan social de licenciements et de démantèlement est un indice de la désindustrialisation du pays. On annonçait des dépôts de bilan après les élections et ils ont lieu : Fralib, Doux, Sanofi. Mais la fin des mines de houille et d’acier tient à une tendance structurelle. La France n’est plus compétitive face à la concurrence.

 

Le gouvernement s’est moqué publiquement des erreurs de gestion de PSA mais c’est l’hôpital qui se fout de la clinique. Quand les entreprises subissent des crises de solvabilité dues à des investissements risqués, l’Etat vit une crise de l’endettement à cause d’années de dépenses improductives. La gauche n’y changera rien. Arnaud Montebourg a promis une loi visant à la reprise par voie de justice de tous les sites viables qui ne seraient plus exploités. C’est de l’expropriation, et après on s’étonne que les entreprises étrangères ne s’installent pas en France.

 

Le ministre du redressement productif a du répondant mais n’a pas de réponses. En Don Quichotte des travaux forcés, il console les licenciés et sermonne les patrons mais c’est une valise sans poignée. « Un pompier sans eau », comme l’a justement surnommé Jean-Luc Mélenchon. Il dit être le ministre des solutions économiques qui va réarmer l’Etat alors qu’il n’est que le ministre des plans sociaux qui va désarçonner les travailleurs. Il accueille les chefs d’entreprise avec ses sbires pour leur faire la morale, mais il n’est que le ministre de la parole.

 

Le gouvernement est en place depuis à peine cinq mois qu’on ne comprend déjà plus son charabia abstrait prétendant restaurer la compétitivité du pays en matraquant les entreprises de taxes qui font grimper le coût du travail. La hausse du Smic, l’augmentation des charges patronales, la taxe sur les plus-values : tout est fait pour pénaliser l’investissement et l’embauche. En flatteur du fantôme imbécile de la justice sociale, François Hollande a mené une campagne présidentielle besancenonisée à annoncer la taxe à 75% sur les ultra-riches et déclarer la guerre au monde de la finance. Voilà le dégât des bourgeois funambules qui parlent de communisme.

 

Ce gouvernement lèse tout le monde sans même l’assumer. Jean-Marc Ayrault déclare que les hausses d’impôts ne touchent qu’un français sur dix alors que le ministère matraque dix contribuables sur dix. Arnaud Montebourg prend les ouvriers pour des jambons et les patrons pour des pigeons, qui sont des faucons et non des vrais. Pierre Moscovici prétend taxer la rente et non le risque mais sépare le bon grain de l’ivraie comme on mélange torchons et serpillères.

 

L’industrie c’est ce qu’on en fait. Le gouvernement a beau jouer tout à tour la limace qui réforme lentement et la sauterelle qui change de sujet quand l’actualité ne lui plait pas, il ne pourra pas faire longtemps diversion sur les vrais problèmes de la compétitivité française. Le déclin de la France c’est avant tout le déclin du travail. Pour avoir une industrie forte, il faut être industrieux et travailleur. Or le pays croit maintenir son niveau de vie en ne travaillant que 35 heures par semaine pendant 42 ans. Il croit créer de la richesse avec 10% de chômeurs et 90% de travailleurs surpayés. Il croit dominer tous les tableaux de l’industrie, de base ou de pointe.

 

Le gouvernement ne pourra pas sauver toutes les usines qui ferment, pas plus que le précédent qui s’était pris à son propre piège en prétendant le contraire. Il faut faire des choix et assumer. La solution passe par la valeur ajoutée, la productivité et la compétitivité. La valeur ajoutée, c’est l’orientation de la production vers les secteurs demandant le plus de qualifications et apportant le plus de revenus. La productivité, c’est la recherche d’un alliage entre efficacité de la main d’œuvre et optimisation des machines. La compétitivité, c’est la lutte pour améliorer l’image et la qualité des produits français et exporter plus au lieu de bloquer les importations.

 

Le déclin du travail est à la fois physique et moral. Il se traduit sur le terrain par le recul de l’industrie, la montée du chômage et la baisse du temps hebdomadaire. Mais il est surtout dans les têtes. Après des années de dépréciation au profit des loisirs, la crise de la valeur travail est patente. Les français veulent des droits au travail en oubliant que le travail est un droit et réclament des congés en refusant les heures supplémentaires. Pour lutter contre la décadence, l’artisanat peut-être la clé. Ce que sait la main, c’est que le travail sans qualité emmène la ruine.

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