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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 13:10

woodieC’est sans connaître ce monsieur Woody Guthrie que j’ai entamé ma lecture de La maison de terre. Je découvre alors un auteur qui a indéniablement un talent pour l’écriture. Entre poésie et rythme, sa plume nous berce, nous secoue et nous emmène dans les contrées arides mais époustouflantes des plaines du Texas. Un cadre aux allures de désert où tout semble désolé, les descriptions sont d’un réalisme étonnant, on sent le vent et la poussière, on voit ces boules d’herbe rouler et tourbillonner sur ce sol sec et parfois rocailleux. Un milieu aux conditions de vie difficile, les fermiers s’entassent dans de petites maisonnettes en bois prêtes à s’écrouler telle la maison du petit cochon qui ne résiste pas au souffle puissant du vilain méchant loup.

 

Le vilain méchant loup a ici plusieurs visages : le vent et la poussière, la pluie, le froid, les insectes qui se faufilent à travers les interstices malgré les tentatives désespérées des occupants pour les calfeutrer.

La maison de terre c’est un aperçu de la vie quotidienne d’un couple de ces fermiers dans les années 30, une vie que Woody Guthrie a lui-même connue. Pour encore plus de réalisme, il retranscrit les dialogues dans un langage familier et argotique, le langage des gens de là-bas, de ces gens simples qui luttent au quotidien pour leur survie.

 

Car il n’y a pas que les éléments auxquels ces gens doivent faire face. Le dernier visage du vilain méchant loup est celui de ces grands propriétaires, de ces banquiers, de ces capitalistes qui s’approprient les terres et réduisent les fermiers à l’indigence. Woody Guthrie dénonce ce fléau, à l’instar de John Steinbeck, le système capitaliste, la spoliation des fermiers contraints au métayage puis soit au départ vers d’autres régions d’espérance ( comme dans Les raisins de la colère) soit à rester et se battre. Et c’est cette option dont Woody Guthrie nous parle.

Car il y a une solution : la maison de terre. Comme au Mexique. Ces maisons faciles à construire et qui protégeraient leurs occupants du vilain méchant loup.

On apprend d’ailleurs dans l’excellente postface du livre que Woody Guthrie a consacré une bonne partie de sa vie à faire la promotion de la maison de terre.

 

Tout au long de ce roman, la maison de terre est l’obsession de notre jeune couple, leur rêve, leurs espoirs.

Autant être franche, il ne se passe pas grand chose dans ce roman. Le lecteur est plongé dans l’intimité du couple et devient lui-même un habitant de la maisonnette en bois. Il y a même un petit côté voyeuriste notamment lors de cette scène d’ébat sexuel qui a bien failli avoir raison de moi. C’est cru, pas un brun romantique, jusque dans les détails. Heureusement il n’y en a qu’une comme celle-là. Passé le cap, on se laisse embarquer par le rythme du style et on se prend d’affection pour ces deux personnages dont on ressent très bien l’attachement et l’amour.

 

La cerise sur le gâteau, c’est cette postface corédigée par Johnny Depp et Douglas Brinkley dans laquelle ils nous racontent la vie de Woody Guthrie, analysent ce roman La maison de terre et nous expliquent les conditions et raisons de sa publication si tardive.

J’ai découvert donc en Woody Guthrie un auteur talentueux, un homme courageux et engagé à travers ses chansons mais aussi ses actions.

Un très beau et touchant moment de lecture pour lequel je remercie Babelio et les éditions Flammarion.

 

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commentaires

A
Je le note en pense-bête : Les Raisins de la colère avaient été un gros coup de cœur il y a quelques années. Vu la similitude, celui-ci m'intéresse beaucoup.
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A
<br /> <br /> J'ai fait la comparaison avec Steinbeck car ils traitent tous deux d'un même fait historique mais la forme est complètement différente.<br /> <br /> <br /> <br />

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