Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Les derniers jours du monde

Le voyage que propose Les derniers jours du monde est une expérience qui dépasse celles que procurent la plupart des films.

La fin du monde est là. Sans l'être. Dans la tête du personnage principal (exceptionnel Mathieu Amalric, une fois de plus), c'est comme si elle n'existait pas. Son amour pour Lae, la mort de ses parents, sa femme (excellente Karin Viard), sa fille et son écharpe : tout cela compte plus pour lui que l'apocalypse. Peut-être est ce pour cela qu'il traverse les villes et les pays sans succomber à l'hécatombe générale.

Discrètement, l'ambiance d'apocalypse est pourtant installée avec un brio assez exceptionnel par les frères Larrieu : un vol d'hélicoptère, une patrouille sur le Lot d'encagoulés sur zodiac, une eau jaune qui sort du robinet, des explosions, une pénurie de papier, des vautours, une chouette, un hôtel rempli de cadavres.... tout cela est à la fois brillant et distant.

Le film ressemble à une fusion Dardenne-Desplechin  / Kubrick-Lynch. Il doit sa sourde et profonde vitalité à une brochette d'acteurs/actrices exceptionnelle.

Dépaysant, comme un mauvais rêve dont on aime se souvenir.

 

4e

Commenter cet article

P
Mais oui, Ffred, c'est la vraie !!!
Répondre
C
Fred : quelle mémoire ! quelle subtilité dans l'analyse filmique (Daney, Bazin et les autres n'auraient pas dit mieux) !
Répondre
F
Bien d'accord avec toi...et Sergi Lopez quelle bite ! (si c'est la vraie...
Répondre
C
Mon cher Stoni, l'influence Kubrickienne me semble évidente à deux moments : dans l'hôtel ou la vision fugitive des morts dans les chambres évoque irrésistiblement l'hôtel de Shining, et bien sûr le bunker décadent du Lot qui ne peut pas ne pas faire penser aux cérémonies sado-maso de Eyes Wide Shut. <br /> Je ne trouve pas qu'il s'agisse d'un petit film, et d'autre part je ne suis pas de ceux qui place Kubrick tout en haut de la pyramide, beaucoup de ses films m'ennuient.
Répondre
S
Voir apparaîtrev le nom de Kubrick au milieu d'une page consacrée à ce petit film, assez soporiphique et qui malgré son originalité ne propose guère d'entrain, ça me laisse un peu perplexe.<br /> Et puis Karin Viard, moi, je la supporte plus.
Répondre