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Lait vache : souffrances insoupçonnées des produits laitiers.

Le modèle agricole Français !

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 11:18

En urbanisme comme ailleurs, il est aujourd'hui de bon ton de verdir le discours.
Les acteurs le font d'ailleurs en générale en toute bonne fois, heureux de faire mieux, de participer, de se donner bonne conscience.
Voyage au coeur du Développement Durable en urbanisme...

Le rappel du concept et des grandes lignes - "équilibre" entre économie/environnement/social -

Pour un écologiste urbaniste, la voie était toute tracée, imaginer un autre monde vivable, où la nouvelle urbanité serait vraiment économe en énergie, en consommation d'espace, permettrait une réelle mixité sociale, fonctionnelle et générationnelle. Rompre avec la sectorisation des espaces, favoriser les déplacements doux, étrangler la bagniole, recréer de la vie rurale par une écolonomie de proximité. Cette urbanité heureuse s'inventerait avec le concours de ses acteurs, les habitants. Evidemment, économiser l'espace agricole et permettre le développement rural nécessite de créer de l'urbanité rurale, oxymore d'un nouveau monde paysan ?... Les bourgs anciens n'étaient que cela...  

En 50 ans, on a privé la campagne de ses habitants, de sa main d'oeuvre, de ces jeunes, de sa vie, pour créer des villes tentacullaires, sectorisées, sans âme, monstres de bitumes, de bétons, de bagnioles... Vous avez remarqué, on est en train de faire exactement les mêmes conneries ailleurs, et on semble très content de nous, tout va bien...

Mais vas y toi, vivre à la campagne... ha, non, merci, le trou du c.. du monde, très peu pour moi... Ben alors vas en ville... Ha non, pour faire 2 heures de bagniole par jour, merci... Il y a les transports en commun. T'as raison, ce n'est plus que 1h50... Heu, désolé, moi je ne suis pas desservi du tout, rentabilité de la ligne...Moi, je n'ai plus envie de vivre nulle part...

Face à tous ces problèmes, les professionnels, les habitants, les élus, étaient face à un magnifique chantier d'imagination collective... Recréer de l'économie rurale locale, et de la nature en ville, imaginer une nouvelle agriculture productive, propre et créatrice d'emplois, redynamiser en reformant des bourgs ruraux vivants denses.

Oui mais voilà,  le besoin de ne rien remettre en question et l'URGENCE écologique ont nécessité la mise en place d'une grande loi "écologique" qui nous explique comment tout changer en ne changeant surtout rien, le Grenelle de l'environnement et l'économie verte.

Juré , on va planifier tout ça. Promis, on va économiser de l'espace et on va réfléchir aux déplacements. Cracher on va causer mixité.

Au lieu de cela, on continue à étendre les villes en tartinant du pavillonnaire "durable", ou encore du grand collectif campagnard (comprendre de grandes étendues de pelouses avec trois chênes rouges d'amérique promus essence locale).

On continue à aggrandir tant que faire se peut les mégalopoles, jetant des millions de nouvelles bagnioles, bientôt électriques (ouf :),sic), dans la bataille. On continue, à l'encontre de tous les discours tenus, à sectoriser les espaces, habitat, commerce, entreprises, bourgs (qui souvent meurent, même les gros)... Des bourgs de 5000 habitants périrurbains qui réussissent à survivrent sont instaurés en modèle (la solution miracle de ces communes est la mise en oeuvre de solutions en régie, où elles maîtrises réellement leur projet... tien donc... Les réels services publics seraient ils rentables) preuve à quel point le système est malade.

Les nouveaux secteurs d'habitat labellisés fleurissent, rappellant furieusement les villes nouvelles des décennies précédentes, les commerces en moins (y a les hypers pour ça...)

Premier ecceuil de l'urbanisme durable. L'économie de marché durable...

Elle n'existe pas, donc pas la peine de compter sur elle... Ho, pardon, l'économie verte, je l'avais oublié celle là. Oui, soyons juste, on injecte des sous là dedans, donc ça existe. Problème, l'économie n'est qu'un outil, au service d'une ambition. L'utopie qui consiste à penser que l'Etat peut être le scénariste et le marché vert le metteur en scène laisse goguenard, les résultats le montrent, on change tout, mais surtout on ne change rien, les gens ne sont pas prêts... Pas prêts à accepter la densité à la campagne, pas prêts à accepter l'herbe en ville, à marcher, pas prêts à ne plus aller au supermarché, pas prêts, pas prêts, pas prêts...

Si on donne une zone à construire à un aménageur et un promoteur, ils vont chercher à maximiser les profits, normal... au mieux à faire un coups de pub verte en rognant légèrement sur les marges. Ok pour faire de belles études un peu chères qui en jettent, mais le produit final devra se vendre, donc il faut toujours avoir ça en tête, à toutes les étapes du projet, à la moindre idée un peu contraignante... Attention ça ne va pas se vendre...

En urbanisme comme ailleurs, l'économie deviendra durable quand on ne cherchera plus la rentabilité maximale. Non seulement il est nécessaire de compter en coups global (intégrer les gains prévisibles dus à l'utilisation d'éco-concepts - écologiques et économiques, en ressources et en sous, rentables quoi), mais également réduire ces bénéfices à la limite du nécessaire... On dépasse ici un peu le problème de l'urbanisme... Qu'est-ce que le nécessaire, qu'est-ce que le superflu.

Même démarche dans tous les domaines, toutes le filières...

"Toutes ces démarches  (entendues comme "écologiques") ne seront validées, ne seront conservées, que si elles apportent un plus économique, soit à l'agriculteur, soit au produit, soit à l'ensemble de la filière..."

Hubert Garraud, Président du Terrena, salon se voulant mondial de l'Agriculture Ecologiquement Intensive.

Ecologiquement Intensive, un beau concept potentiel ou encore un nouvel oxymore ?...

Quand on "est dedans" (j'entends souvent cette expression...), ou qu'on suit cela de prêt, on comprend bien que le concept de DD, basé sur le tripticle - économie, social, environnement - est dans les faits "légèrement" boiteux...

On crie sur  une artificialisation galopante de l'urbanisation, on fait de grandes études pour montrer quel typologie d'habitat est le plus consommateur d'espace...

LA VILLE COMPACTE : UNE DÉFINITION « EN CREUX » PAR RAPPORT À L’ÉTALEMENT.
Face au besoin de modèles « durables » pour le développement des villes, la
ville compacte s’affirme comme une alternative à l’étalement urbain. Elle
affirme donc avant tout la nécessité d’enrayer le processus d’étalement en
empêchant l’extension géographique de l’agglomération. La ville compacte,
comme l’étalement, est une « cible mouvante » (EWING, 1997).

Alors qu'en regardant simplement les chiffres, on a la réponse à la question qu'on ne veut pas se poser...

Idée reçue :
"Plus de logements sur moins de foncier ? Entre 2000 et 2006, les logements produits ont augmenté de 35 %, contre 20 % pour le foncier."

Donc réponse... non. En renvanche, réalité douloureuse et soigneusement ignorée :
"Sur environ 300 000 hectares produits chaque année, moins de 75 000 sont dédiés à l’habitat, contre 225 000 à l’activité."

Et alors ?... Que fait-on ?... Ben , rien... On continue à faire croire aux entreprises et artisans qu'ils auront une meilleure compétitivité dans des mégas villes, dans des mégas zones où bientôt plus personnes ne pourra aller... Ha, on ne vous avait rien dit, la bagniole est un peu à bout de souffle...

Bref, on est pas prêt à freiner l'extension des mégavilles tentacullaires et prédatrices au profit d'une vraie reconquète de la ruralité. Vider les campagnes de leurs habitants revient à recentrer toutes les activités dans les villes

Protéger les terres agricoles se résume à mettre la main mise sur les terres afin de rendre plus robustes les exploitations existantes pour les préparer à la suppression des aides PAC, dont la seule existance vise aujourd'hui à insiter les exploitants à grossir toujours plus, tel un crapaud qui fume...

Grossir, grossir, grossir, pour ne pas crever... une drôle de métaphore... Une maladie de civilisation.

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