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Christoblog

Copie conforme

William Shimell et Juliette Binoche. MK2 DiffusionIl fait chaud à Nantes. L'été arrive et je vais voir le dernier Kiarostami au Katorza alors que le Palmarès n'est pas encore tombé : je me crois un peu à Cannes... les quais de Pornic vont bientôt ressembler à la Croisette.

L'idée du film est bonne : on voit un couple se former. Lui, essayiste qui vient de publier un livre sur la copie dans l'art, elle, qui tient une galerie et a un enfant ado. Le couple nouveau-né, à la faveur d'un quiproquo, se mue en couple qui se déchire après 15 ans de mariage.

Belle idée, ratage complet. Copie conforme n'est pas un film, mais l'idée d'un film.

On voit par là que la place de Kiarostami est plus aujourd'hui dans les galeries d'"art contemporain que dans les salles de cinéma. Car de cinéma, il n'est guère question dans Copie conforme : la direction d'acteur y est exécrable (même Binoche semble buter sur les mots), la mise en scène outrageusement explicite, les symboles ridicules dans leur lourdeur démonstrative. Un seul exemple ? Pour illustrer l'incommunicabilité dans le couple, quoi de mieux que de montrer Binoche tenter d'exprimer ses voeux de bonheur à de jeunes mariés à travers une fenêtre qui ne veut pas s'ouvrir... et tout est à l'avenant, profondément ennuyeux, désespérément pataud.

Mon esprit était si peu impliqué dans ce que je regardais que j'ai pu imaginer plusieurs Copies conformes (rigolo non, des copies de copie, non ?), même histoire, mais tournés par Lynch, Cronenberg, Kieslowski, Bergman ou Sirk. Des cinéastes.

Et maintenant, attendons dimanche, l'heure du Palmarès et de la diffusion du dernier épisode de Lost, au soleil. 

 

1e

Commenter cet article

M
Elle fait de la peine cette critique.
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C
@ douce france<br /> Il aurait mieux valu voir l'illusionniste ... ceci dit, c'est sur la longueur que le film est le moins décevant, à mon avis, même s'il le reste de toute façon beaucoup à la fin.
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D
Copie conforme vient de sortir à Dublin. Je l'ai trouvé prétentieux, ennuyeux et vide d'émotion convaincante - et je ne parle que des vingt-cinq premières minutes parce que, n'en pouvant plus, je suis parti pendant la séquence où la patronne du café se met à philosopher. Qui pire est, j'avais acheté un billet pour l'Illusionniste mais je me suis trompé de cinéma.
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A
Ah mais oui tiens! J'avais sauté ta critique je ne sais pas pourquoi... En tout cas on est on ne peut plus d'accord. Juste une "idée de film", c'est exactement ça!
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F
Sans être aussi sévère que toi, je reconnais que "Copie conforme" est un peu agaçant sur les bords. Le fond "théorique" du film (interrogations intellos sur l'art, copie vs original...) ne m'ont pas tellement dérangé, puisqu'il est mis en scène avec suffisamment d'élégance pour ne pas ennuyer : la rupture de milieu de métrage est même assez séduisante et habilement amenée, elle ouvre sur un vertige plaisant qui aurait pu être mieux creusé. <br /> Ce qui est dommage, c'est que le film finit par s'étirer sévèrement en longueur jusqu'à ne plus guère passionner, surtout dans sa deuxième partie où le jeu de séduction (pas mal) tourne à la scène de ménage (bof bof). J. Binoche est d'une beauté à couper le souffle, on est tous amoureux, mais son prix cannois est un peu étrange : l'actrice, inégale, oscille entre vérité sensible et surjeu irritant (elle part carrément en sucette dans certaines scènes, pas moins).
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