Qui doit payer ? Ou les limites du Projet Peillon
Le tableau ci après reprend les chiffres du projet de refondation Peillon (page 31), les termes ont été légèrement modifiés pour une interprétation plus rapide pour gens pressés. Le document a également inspiré les quelques commentaires qui accompagnent le tableau. Le projet de loi peut être consulté dans son intégralité à l’adresse suivante : http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/texte_du_projet_de_loi.pdf
Création d’emplois sur 5 ans (prévisions)
Réforme de la formation initiale |
27000 |
Dont Enseignants stagiaires Enseignants titulaires formateurs |
26000 1000 |
Enseignants titulaires premier et second degrés |
21000 |
Dont Premiers degré public et privé¹ pour Scolarisation des enfants de moins de 3 ans Renforcement de l’encadrement pédagogique dans les zones difficiles Amélioration de l’équité territoriale inter académique |
14000
3000 7000 4000 |
Dont Second degré (public et privé) pour Collèges en difficulté et lycées professionnels: lutte contre le décrochage Amélioration de l’équité territoriale inter académique |
7 000
4 000 3000 |
Accompagnement des élèves en situation de handicap, CPE, personnels administratifs, médico-sociaux, vie scolaire |
6000 |
Total |
54000 |
Au-delà de l’effet d’annonce et des retombées liées à la formation des professeurs des écoles dont il sera possible de vérifier l’impact ultérieurement il ressort, y compris du texte du projet de loi, que les écoles primaires et maternelles hors ZUP et zones les plus difficiles, ne verront guère leur situation s’améliorer.
Des 14000 emplois créés, sur un mandat de 5 ans si les promesses sont tenues, il faut déjà en défalquer 1200 destinés à faire face à l’accroissement prévus des effectifs scolaires (30 000 élèves à 25 par classe = 1200).
Par ailleurs il est prévu:
- Que les moyens destinés à l’accueil des enfants de moins de 3 ans (600 postes par an sur le quinquennat) soient déployés en priorité, ce qui est logique, dans les zones d’éducation prioritaire ou dans les territoires ruraux isolés les moins bien pourvus, ainsi que dans les départements et régions d'outre-mer.
- Que les titulaires des 7000 postes dits de l’objectif « plus de maître que de classes » (1400 par an) aillent dans les secteurs reconnus les plus fragiles.
- Il est prévu une évolution des pratiques pédagogiques, via notamment, l’objectif du « plus de maîtres que de classes ». 7 000 postes nouveaux permettront, dans les secteurs les plus fragiles, de renforcer l’encadrement et ainsi d’accompagner des organisations pédagogiques innovantes, au service d’une amélioration significative des résultats scolaires. Quant au 2800 postes restants (4000 moins les 1200 prévus pour pallier l’évolutions démographique) ils serviront à des rééquilibrage territoriaux et à améliorer le remplacement dans les zones ayant le plus souffert (doux euphémisme) des suppressions d’emplois effectuées ces 5 dernières années.
Dans ces conditions il est à craindre que Villiers sur Orge en soit réduit à la portion congrue, le contribuable local condamné à faire les frais d’une réforme qui apparaît de plus en plus comme un transfert de charges, sans compensation, qu’on peut évaluer à minima à l’équivalent de deux à trois emplois temps plein sans oublier les aides supplémentaire à destination de la vie associative contrainte elle aussi de s’adapter. Dans les conditions actuelles d’austérité aggravée, les parents seront eux aussi sollicités avec l’augmentation prévisible du coût des prestations servies par la commune, restauration scolaire, CLSH…
Bien fol est qui, à priori, pourrait se prévaloir du contraire à un an à peine des prochaines municipales à moins de sacrifier le patrimoine de la commune.