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Le blog de Jacques Le Bris

Les secrets d’une Garden party réussie (G20 ?)

4 Juillet 2010, 14:30pm

Publié par Blogmestre

 

 

Bonjour,

  

C'est l'été, le temps est venu d'organiser des Garden parties.

Alors, pour qu’une Garden party soit réussie, il faut : un prétexte pour se réunir, un petit groupe d’amis triés sur le volet et un endroit de rêve.

A partir de là, la cerise sur le gâteau, c’est de se faire sponsoriser.

Pour atteindre cet objectif, il faut suivre scrupuleusement quelques règles :

- trouver un thème vendeur.

- limiter le groupe d’amis afin de préserver l’ambiance et surtout le business model.

- assurer la pérennité du concept pour en profiter longtemps.

- inviter quelques journalistes suffisamment intelligents pour faire croire à leur rédaction qu’il va se passer quelque chose d’important à surtout ne pas rater

 

g20.JPGUn thème vendeur : il doit être énorme pour passionner les foules et surtout attirer les journalistes. Par exemple : « refaire le Monde ». C’est pratique, c’est peu impliquant, c’est facilement compréhensible par le commun des mortels et cela intéresse la Planète entière, depuis Davos jusqu’au bar du coin.

 

Limiter le groupe : 20 semble un nombre particulièrement bien choisi, en dessous l’ambiance risque de ne pas être très chaude, au-delà ce serait le capharnaüm*. D’autant plus qu’avec les années 2000, cela nous laisse le temps de faire lanterner encore longtemps le 21°…

L’appartenance à ce cercle d’amis dépend bien évidemment de la capacité de chaque membre à être sponsorisé. Si l’un perd ses sponsors, tant pis pour lui et il sera considéré comme "traitre".

Le cercle acceptera à titre d’essai, celui qui apportera les sponsors perdus par le précédent membre, il sera automatiquement exclu s’il n’a pas compris le concept et pire s’il le dénonce, il serait alors considéré comme le précédent traitre.

Comme vous l’avez compris, la Garden party doit se passer à huis clos. Ainsi le business model est plus facilement protégé et les gogos sont alors attirés par le côté mystérieux de ces rencontres. Plus ce sera difficile, plus ils tiendront absolument à entrer dans le cercle des initiés selon le principe bien connu et que Madoff suivit à la lettre :

Pérenniser les rencontres : là on arrive au cœur du concept, il faut strictement ne rien y faire ;  sinon, que nous resterait-il pour la fois suivante ?

Cette règle ne doit donc pas sortir du cercle d’amis. Le premier qui le fait savoir, sera par conséquent immédiatement exclu. Bien entendu, on fera savoir à qui voudra l’entendre que si rien ne s’y faisait jusqu’ici c’était bien à cause de ce traitre et donc à l’avenir cela changera, c’est certain…

Pour que le temps de la Garden party soit optimisé pour la fête et les ripailles, il faut un Ordre du Jour le plus simple possible, comme suit :

- Doit-on changer de business model ? Pour l’instant, ce n’est pas à nous de le changer puisqu’il est exclusivement à notre profit.

- Y a-t-il eu un traitre ? Si oui, qui ?

- Combien de journalistes avons-nous attirés cette fois ? Il est fondamental de leur donner de l’importance car c’est eux qui vont devoir bosser dur pour expliquer l’inexplicable*afin de pouvoir voyager aux frais de leur rédaction la fois prochaine.

- Notre hôte a-t-il bien assuré : services d’ordre, hôtel, restauration ?

- Y a-t-il eu suffisamment de gogos pour venir manifester laissant accroire qu’on fait quelque chose d’important à cette Garden party ? L’idéal serait de créer de toute pièce des évènements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ceci justifierait la présence des journalistes, de celles des forces de l’ordre et ce serait un moyen d’assurer la réélection des responsables locaux, une façon de les remercier pour l’accueil qu’ils nous ont réservé.

- Où fera-t-on la fête la prochaine fois ?

- Le compte rendu sera fait par le concepteur de la Garden Party, car il a l’habitude de parler aux journalistes***

- Passons à l’essentiel, c'est-à-dire les agapes.

 

Maintenant, pour faciliter le travail des journalistes dont le rôle est essentiel pour obtenir des sponsors, il faut trouver un nom à ces rencontres.

Or, une Garden party idéale ce peut-être :

Un Groupe de gourmands, censés gérer globalement une gigantesque géopolitique, mais générant un gouffre géant sur le grand Globe tout en se gargarisant avec gravité d’un genre de galimatias apte à être gobé par toute une génération de gens. 

Tiens ? Il y a 20 G. 

Et si finalement on appelait cela un G20 ? Ce ne serait pas mal pour une Garden party des années 2000. Sachant de plus que, si quelqu’un en venait à manifester son humeur à propos de l’innocuité de telles rencontres, il serait débouté, car c’est écrit dessus : d’une part, cela rassemble effectivement 20 personnes, d’autre part cela se termine surtout par 0 et en plus, c’est vain que l’on entend.

Mais, me direz-vous, le Concept est déjà pris par un certain NS ! Je vous répondrais alors  : qui donc oserait faire le rapprochement avec son G20 ?

A propos, ne cherchez pas trop loin les sponsors du vrai G20, car c’est vous, cher Lecteur.

Cordialement

Jacques le Bris

 

Addendum de juin 2012

 

Vous êtes de plus en plus nombreux à tenter de vous inspirer de mes préconisations en déclinant à votre profit ce concept. Ainsi des Brésiliens ont dû lire ces lignes et ont utilisé le prétexte du 20° anniversaire d'une conférence mondialement connue qui a eu lieu à Rio en 1992. Rappelez-vous, le propos était alors de sauver notre planète (Il y eut déjà beaucoup de Journalistes pour couvrir cet évènement). Ces Brésiliens facétieux on donc appliqué la méthode en appelant leur Garden party Rio+20 ! Et devinez quoi, cela a marché du tonnerre de Dieu.

Il faut dire que les Journalistes ont été particulièrement bichonnés à cette occasion car quelques jours auparavant, il y avait un G20 tout à fait classique (tant que le concept fonctionne pourquoi en changeraient-ils ?) organisé cette fois au Mexique à Los Cabos. Un reportage du petit journal a été réalisé sur les lieux, je le conseille pour tout nouveau journaliste qui devrait couvrir un prochain évènement de ce type. 

 

 Nota : les COPs sont du même acabit. Le 20° approche... voir ma page sur le sujet.

 

Cet addendum me permet de rajouter ici un détail important pour les Journalistes :  

 Ne pas oublier le maillot de bain  (article le plus important pour eux lors de ces rencontres).

 

Addendum de Janvier 2011

 

Ensuite quand cela fonctionne bien, on peut proposer à des proches de profiter de l'aubaine en déclinant le concept à leur attention. Le fin du fin consiste à se faire payer un "teaser" pour notre Garden party. Maintenant, c'est fait !

 


C’est quoi, le G20 ?
envoyé par Economie. - L'actualité du moment en vidéo.

   

 


 

 * A l’inverse, en France on a été obligé de supprimer celle de l’Elysée soit disant à cause de la crise mais surtout parce qu’elle était devenue une obligation pour de trop nombreux Fonctionnaires. Elle n’intéressait plus personnes. Les journalistes ne trouvaient plus là de quoi vivre. Le concept était complètement dévoyé.

 

** A preuve, à l’issue du G20 du 2 avril 2009, tous les journalistes ont bien montré comme un seul homme leur parfait enthousiasme par des écrits dithyrambiques sur un non évènement.

 

*** vous pouvez visionner cette vidéo censurée en France vous montrant comment on y apprivoise les journalistes :

 

 

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