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Christoblog

Bright star

Comment filmer l'Amour ?

Hum, pas si facile. On élimine vite fait l'idée même des Twilight (de toute façon, je ne les ai même pas vu), et on se repose la question. Oui, comment filmer l'Amour qui ne soit pas le sexe (car alors on pourrait évoquer Lady Chatterley de façon évidente, qui partage en plus bien des points communs avec Bright Star : le panthéisme, la sensualité, une femme à la réalisation) ?

Finalement, il n'existe pas beaucoup de films qui prennent le parti de traiter de ce sujet - et d'aucun autre.

Bright star arrive à se construire autour de l'idée de l'Amour d'abord grâce à une actrice en tout point exceptionnelle : Abbie Cornish, qui parvient à passer de la fofolle éprise de fanfreluches à l'amoureuse prête à mourir avec une grâce incomparable, dure comme un silex, impitoyable dans sa volonté farouche d'aimer, son désir physique - au sens corporel (mon corps a décidé d'arrêter de respirer) et non pas sexuel.

Le film se distingue par la grâce d'une mise en scène épurée, sensuelle, dans laquelle les textures, les sensations, les odeurs sont magnifiées (les robes, un brin de laine filmé en gros plan dans le chas d'une aiguille dès le premier plan, les papillons, les fleurs, le froid, la pluie, etc...).

Même si les seconds rôles sont un peu en retrait de l'actrice principale (Keats est moins charismatique) le tout reste très appréciable, agréablement ennuyeux dans ses langueurs. Retour gagnant pour Jane Campion. 

4e

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P
Rattrapage DVD pour ce film que j'avais hésité à voir à sa sortie. Rattrapage heureux puisqu'il nous réconcilie ! Un très beau film qui m'a également fait penser à Lady Chatterley, le sexe en moins, il est vrai. Mais ici, ce n'est pas tant qu'ils ne veulent pas, mais plutôt qu'ils ne peuvent pas...
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P
Je suis tombé complètement amoureux de ce film, d'une pureté et d'une grâce absolu. Si Jane Campion nous émerveille lorsqu'elle parle d'amour, sa mise en scène, la beauté de ses images et des couleurs, ne font qu'amplifier la beauté de ce film. Et comme tu le dis, Abbie Cornish est tout simplement éblouissante.<br /> Mon gros coup de coeur de ce début d'année!
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L
Ce film est un miracle d’harmonie, tout s’équilibre parfaitement : Le romantisme n’est jamais niais, les poèmes de Keats s’intègrent subtilement aux dialogues, l’histoire d’amour toute de passion contenue ( convention de l’époque oblige ! ) est filmée à la fois avec intimité et pudeur, la musique soutient l’histoire sans jamais l’étouffer et la lenteur volontaire du film en exacerbe la beauté.<br /> <br /> Amicalement,<br /> Delphine.
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F
Si on passe sur la partie "fofolle éprise de fanfreluches" (le rapport artistique entre Keats le poète et Fanny la brodeuse n'est pas à négliger), je suis tout à fait d'accord avec ta critique : retour gagnant pour Jane Campion, l'une des (trop) rares grandes réalisatrices reconnues comme telle par la profession. Ton expression "agréablement ennuyeux dans ses langueurs" est bien choisie et définit parfaitement la sensation que j'ai eue en sortant de la salle. Sensibilité, délicatesse, beauté plastique et acteurs au top (A. Cornish et B. Wishaw, bien sûr, mais aussi Paul Shneider).
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C
Rares élusIls sont rares les élus à l'Amour...et peu d'autres l'acceptent.<br /> Se jeter dans le vide en arrêtant de respirer (c'est bien dit) et sans se départir de cette vérité et de cette grâce qui manquent cruellement à tant de ce monde...<br /> Quand le fondu des tissus et les corps épousent aussi parfaitement les décors, et lorsque la cruauté exclusive du coeur attaque les convenances et le tracé du chemin, on pense: voilà, ça c'est du cinéma.<br /> <br /> Merci pour ton blog où il fait bon penser et célébrer le Cinéma dans sa diversité...
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