"La loi reconnaît le droit à tout élève handicapé le droit d' accéder à l'éducation et l'obligation pour l'Etat de la garantir". En 2005, le législateur a posé un principe qui constitue une rupture dans l'histoire de l'Ecole et de son rapport au handicap. Une vraie révolution des mentalités et des pratiques. Qu'en est-il réellement dans les faits? Certes,des progrés ont été accomplis dans la scolarisation des enfants porteurs de handicap mais beaucoup de locaux demeurent encore inadaptés. De plus, ces élèves ont des journées plus longues, plus morcelées mais c'est surtout l'adaptation des contenus et la conduite de la classe qui restent problématiques: on raccourcit un texte, on supprime une question, on simplifie un document, il s'agit surtout de rendre la réussite possible et d'éviter l'échec. Souvent, les supports utilisés sont les mêmes que ceux qui sont proposés aux autres élèves fragiles. En fait, l'adaptation porte plus sur le niveau de difficulté que sur les stratégies d'apprentissage. Beaucoup plus rares sont les classes où l'on propose à l'élève un cheminement particulier.
Point central de la loi de 2005, les projets personnalisés de scolarisation (PPS) restent ignorés dans certaines régions, pire, des jeunes considérés comme handicapés sont scolarisés sans aucun document connu de l'enseignant, voire de la famille. La gestion des auxiliaires de vie scolaire reste déficiente même si le gouvernement a débloqué 1600 postes à la rentrée de septembre 2012. La formation des enseignants, indispensable pour permettre l'intégration ,est trés faible. Passée la scolarisation obligatoire, une rupture apparaît. Le lycée accueille encore trop peu de jeunes handicapés. L'orientation, l'insertion professionnelle sont insuffisantes et sont plus subies que pensées en amont.
L'intégration des enfants atteints de handicap a un coût croissant. Faut-il pour autant y renoncer? Sûrement pas, il en va de l'honneur de notre République. Ne renonçons jamais à cet impératif. C'est une question de dignité, de morale et d'éthique.
