Contemporain.
Version publiée en 2014,
aux éditions Rue Fromentin.
176 pages.
Un samedi soir, une librairie de quartier.
Comme toutes les nuits, sitôt le rideau tombé, les livres s’éveillent et se racontent leurs histoires... Mais ce soir, l’heure est grave : les nouveautés viennent d'arriver, et les romans du fond de la librairie n'ont plus que quelques jours pour trouver un lecteur !
Pour sortir par la grande porte, il leur faudra s'unir et prendre la place des best-sellers solidement empilés près de la caisse. Autant dire qu'ils n'ont pratiquement aucune chance...
Inconnu au bataillon avant que Price Minister me le propose, j'ai été attirée par le résumé : je suis curieuse de voir les auteurs parler de livres dans leurs romans.
La plume de B. Guillot est recherchée et assez poétique mais reste abordable et fluide. Il a réussi à faire d'un livre qui parle de livres une histoire vivante, parfois drôle, parfois plus profonde. Quelques allusions aux services presses et à Amazon m'ont fait sourire.
Les personnages principaux sont les livres, donc difficiles de s'y attacher. Pourtant, l'auteur les décrit par quelques mots sur leur histoire et on se prend à vouloir reconnaître le titre cité... Certains m'ont parlé, d'autres moins.
On découvre aussi quelques humains, notamment Sarah, la nouvelle libraire ainsi que le patron de la librairie que l'on découvre. J'ai largement préféré Sarah, qui essaye de faire redécoller cette librairie tandis que le patron m'a semblé totalement blasé de son métier...
L'intrigue est plutôt sommaire mais permet au lecteur de passer une agréable lecture. Les revendications des livres du Boudoir sont compréhensibles et leurs actions sont bien imaginées et retranscrites de façon à ce que l'on puisse imaginer la scène.
Néanmoins, certains petits détails m'ont gêné, notamment la confusion entre l'histoire du roman et son auteur : parfois, B. Guillot nous parle d'un livre par ses personnages et son action puis le décrit ensuite avec la personnalité de son auteur... Je trouve cet amalgame dommage, j'aurais préféré que l'on reste sur l'histoire des romans et que l'on laisse l'auteur de côté étant donné que c'est bien de livres que l'on parle ici...
J'ai également eu un peu de mal avec le ton très cynique du début du roman : le patron de la librairie ainsi que les livres ont des propos défaitistes et donnent l'impression que l'on doit s'apitoyer sur leur sort... La personnalité et les idées de Sarah remontent ensuite le moral mais justement, je trouve que l'auteur a passé un peu trop vite sur ce sentiment positif : on évoque très vite quelques bons exemples pour faire repartir la librairie mais sans s'y attarder.
En bref, c'est une bonne lecture du point de vue original des livres eux-mêmes. L'histoire principale est intéressante mais malheureusement, elle est un peu gâchée par des propos trop pessimistes au départ : certes, l'univers de la librairie n'est pas à son apogée en ce moment mais le côté larmoyant m'a gêné... On retiendra cependant des anecdotes ainsi qu'un ton ironique en seconde partie qui font sourire.
Cette lecture me permet de participer aux matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister.
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur
Fiche Babelio de l'auteur – Site des éditions Rue Fromentin