Qui veut ma dette ?

Publié le par cassetoi-vlp

 

Hello, joyeux contribuables !

On en apprend de belles ce matin. Petit rappel pour commencer : les boîtes d'évaluation du risque de krédit (je dirai BERK) habituellement appelées agences de notation, sont en quelque sorte comme de petits sous-traitants par rapport aux grandes banques. Elles n'ont qu'une envie c'est que leurs clients soient contents, et si c'est grâce à elles, bingo.

Rappelons aussi que leur vrai métier est d'étiqueter les emprunteurs de AAA (parfaitement sur d'être remboursé) à … totalement ruiné, ne paiera pas.

Mais il existe des effets secondaires. Par exemple, si l'on donne une mauvaise note à un pays, signifiant que ses finances sont faiblardes, les prêteurs augmentent les intérêts et rapidement le pays est effectivement ruiné. Deux beautés de ce système :

  • Il suffit de sous-entendre qu'éventuellement on pourrait dans un avenir incertain envisager de baisser la note, et ça marche. Donc, pas besoin de beaucoup d'arguments bien solides. C'est arrivé à la France il y a quelques semaines et Sarko s'est fâché tout rouge, réclamant des sanctions contre la BERK. Ils ont bien rigolé.

  • Si la dette plonge, ceux qui détiennent des CDS se font des dents en or. Le CDS (en Globish, Credit Default Swap) est une assurance, et vous aussi sur vos crédits vous avez des assurances. Si vous ne payez pas, le prêteur est remboursé. Mais imaginez que je sois assuré contre le défaut de crédit de mon voisin, là, celui que je ne peux pas blairer. Que par ailleurs j'aie l'outil qu'il faut pour le mettre en cessation de paiement. Qu'enfin je sois un vrai requin avec un patron à enrichir, si possible plus vite que mes collègues pour garder mon boulot. Je ne vous fais pas un dessin.

Jusque-là, rien de nouveau. On l'a vu fonctionner avec quasiment tous les états de la zone euro.

 

Ce que je réalise aujourd'hui, c'est que les énormes banques en question détiennent des montagnes de dettes américaines et britanniques. Que ces titres-là flanchaient sérieusement, vu que US et GB sont nettement plus endettés que les états de la zone euro, Grèce comprise, et que les investisseurs commencent à se poser des questions. Du coup c'est un gros morceau de leur fortune qui perd de la valeur : pas bon !

Alors quand elles spéculent contre la dette européenne, ces banques font coup double : leurs titres augmentent puisque l'argent ne vient plus vers les titres de chez nous. Et si tout va mal, elles encaissent vraiment fort avec les CDS.

Cerise sur le gâteau, comme on dit : l'argent pour faire tous ces crédits, elles le trouvent à la BCE, qui le leur prête pour quasiment rien.

Nous aussi on en veut, des prêts de la BCE. Si Angela ne veut pas, on réveillera la Banque de France.

Publié dans Dette

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