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Reprendre la Parole !

Patriote ALGERIEN démocrate et laïc, Républicain attaché au progrès et à la justice sociale. Farouchement jaloux de ses droits et pleinement engagé pour leur défense.

Le concept stratégique du djihadisme islamiste

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Le dernier carré de sécurité a bien fonctionné. Un jeune de vingt-six ans, Mohamed Amine Lahmar, a été l’écueil sur lequel s’est brisé le plan de dévastation des terroristes. Ce jeune originaire de Mahdia, dans la wilaya de Tiaret, qui aura vécu toute sa vie dans un environnement marqué par le terrorisme islamiste, a accompli son travail au péril même de sa vie. L’alerte donnée, les équipes d’ingénieurs et de techniciens ont purgé les installations. Dès cet instant le projet islamiste de rayer la vie, sur plusieurs kilomètres à la ronde, tombait à l’eau. Le jeune Lahmar, et les employés de l’Usine gazière ont fait l’essentiel, ils ont déjoué le pire.


Mais, il faut rester sur ce pire. L’intention des hommes de « Laaouar » étaient manifestement de faire exploser les installations. Selon les témoignages, ils avaient suffisamment d’explosifs pour réduire à néant l’usine de gaz. Une telle issue n’aurait laissé aucun survivant. Elle aurait rasé le complexe avec l’ensemble des personnes qui s’y trouvaient, et aurait fait des ravages au sein des forces de sécurité. Pourtant ils vont dérouler une exceptionnelle mystification. Ils procéderont à un tri parmi les otages, séparant les expatriés occidentaux des travailleurs algériens. Bien qu’ils se trouvaient lourdement armés, les assaillants étaient en sous-nombre par rapport aux quelques centaines d’otages. On pourait croire que la manœuvre visait à neutraliser les travailleurs « musulmans » algériens, et par la fissuration du collectif des otages annihiler la contrainte du « surnombre ». Ce qui semble avoir, malheureusement, fonctionné. Mais, lorsqu’on sait le poids de la propagande concordiste dans la communication de la bureaucratie Bouteflikienne, il serait mal venu de tenir rigueur, de ce comportement, aux otages algériens. Cette explication reste partielle.


Il faut, me semble-t-il, tenir compte de deux autres éléments. Le premier est la médiatisation dès les premières heures de cette « distinction » entre les otages. La seconde, se rapporte à la rapidité avec laquelle les officines islamistes ont parlé de « bombardement » du site. En clair, le message était : « l’armée algérienne, en « bombardant » l’usine assassinait des centaines de « musulmans » !! ». Ces éléments trahissent, à mon sens, un changement dans le « concept stratégique islamiste », un changement qui fait pièce à celui du concept stratégique de l’Otan.

 

On peut entrevoir quelques éléments de la nouvelle doctrine du Djihadisme islamiste. L’occident y prend la place de cible principale. Il ne s’agit plus de combattre des « despotes » locaux en cherchant, peu ou prou, l’acquiescement de l’Occident, mais de l’entrainer dans une guerre d’usure.  L’entreprise semble s’appuyer sur l’état de crise dans lequel se trouve « l’Occident ». Empêtré dans une crise économique majeure, et qui ne se méfie pas suffisamment du potentiel de cristallisation, sur son territoire et en son sein, d’une colonne « islamisante ». Les djihadiste tentent, aussi, de prendre appui sur les résultats du printemps arabe et envisagent une entreprise bien plus étendue que celle de faire tomber l’un des états de l’Afrique du Nord ou du Moyen Orient. Leurs projections vont de plus en plus englober l’ensemble de ces deux aires. Le nouveau projet est en toute simplicité celui que dévoilait le premier ministre tunisien, Hamadi Jebali : l’instauration du 6e khalifat.

 

Un tel projet peut recevoir un assentiment bien au-delà des milieux structurés de l’islam politique. Il sera, une variante ultra-conservatrice du projet américain de grand Moyen-Orient. Les micro-Etats de la péninsule arabique peuvent y voir des réponses à leurs vulnérabilités. Ainsi, un Etat comme le Qatar, dont la faiblesse démographique mine l’immense puissance financière, pourrait, en se plaçant à l’initiative d’un tel projet, palier sa faiblesse et se retrouver à la tête de centaines de million de « musulmans ».  Le rôle d’El Jazeera, ou d’El Qardaoui, le « Pape de l’islamisme », semble verser dans une telle démarche.

 

Il n’est pas un théâtre de confrontation où l’argent du Qatar ne se déverse. Aide directe, comme en Libye ou en Syrie. Aide dite « humanitaire », comme c’est le cas au sahel, où le Mujao a été le récipiendaire de la générosité des Al Thani. Il n’est jusqu’à Mourad Dhina, le crypto islamiste algérien, qui vit grâce aux subsides qu’il reçoit au sein de la très Qatari fondation El Karama.

 

Devant cette stratégie les succès sécuritaires, bien que nécessaires, resteront insuffisants. C’est une réponse sociétale qui peut contrer la démarche djihadiste. Mais, une telle réponse appelle un front dont nous n’avons pas encore les prémices… 

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