Résumé :
Jeanne Korowa est juge d'instruction.
Dévorée par son travail et par l'ambition, elle n'a pas de vie sentimentale. C'est en voulant s'en créer une qu'elle met sur écoute le cabinet d'Antoine Féraud, un psychiatre et pénètre dans le secret des patients.
François Taine est juge d'instruction.
Il se retrouve sur une affaire de meurtres en série rituels durant lesquels le tueur démembre et dévore ses victimes. Cannibalisme, rituels venus du fond des âges. Il demande de l'aide à Jeanne. Lorsqu'il se fait tuer, Jeanne reprend l'enquête à son compte, contre l'avis de tous. Elle en fait une affaire personnelle. Elle connaît le tueur. Elle l'a entendu parler dans le cabinet de Féraud.
Commence alors une longue traque de l'autre côté du monde, en Amérique du sud, sur les traces d'un tueur préhistorique avec pour seuls indices les cadavres qui marquent son chemin et une expression qui résonne en toile de fond : La Forêtdes Mânes. La Forêt, elle te mord.
Mon avis :
Après avoir lu « miserere », j’avais hâte de commencer ce livre.
Le début m’a plutôt bien emballé. Notamment le personnage de Jeanne Korowa qui est une femme indépendante. Elle essaie tant bien que mal de concilier son métier de juge d’instruction avec sa vie sentimentale, désastreuse soit dit en passant…Les dossiers qu’on lui confie ne la passionnent guère. Elle va peu à peu s’immiscer dans l’enquête d’un de ses collègues sur des meurtres d’origine cannibale au sein même de Paris. Elle cherche à comprendre quel genre de monstre peut commettre de telles atrocités.
Pour mettre au clair sa vie sentimentale, elle va mettre sur écoute le psychiatre de son petit ami du moment. C’est en écoutant les bandes qu’elle tombera sur une piste concernant les meurtres.
J’ai trouvé cette coïncidence un peu grosse, rien que le fait de mettre un psychiatre sur écoute sans mobile m’a paru extravagant. Enfin passons …l’enquête est plutôt bien menée. J’ai trouvé que l’histoire s’essoufflait vite malheureusement. Le livre comporte pas mal de longueur. Malgré tout j’ai aimé le personnage de Korowa.
J’ai vraiment été touchée par le portrait de cette femme, si sensible et forte à la fois, une femme à l’image d’aujourd’hui, indépendante, elle se laisse guider par son instinct et c’est peut-être ce qui causera sa perte…
L’enquête s’écarte des procédures policières classiques, elle est plus psychologique, basé sur l’état d’esprit des personnages. C’est un point que l’on retrouve souvent chez J.C Grangé.
Par contre je dois avouer que par ses descriptions, nous n’avons aucun mal à voyager avec les personnages.
J’ai été littéralement transportée de Paris jusqu’en en Amérique Latine aux côtés de Jeanne. Moi aussi, j’avais envie de savoir si l’homme sauvage existait toujours et pourquoi il agissait ainsi, quel était son vécu. Je me suis donc laissée immergée dans la forêt des mânes, qui renferme de sanglants secrets.
Comme vous l’avez compris ce n’est pas tout blanc, ni tout noir, le bilan est mitigé. J’ai bien aimé l’histoire, mais il y a des longueurs auxquelles je ne m'attendais pas chez cet auteur. Il serait cependant injuste d’oublier les dimensions historiques et psychologiques (pour ne pas dire psychanalytiques) du roman… Le verdict final sera donc un OUI mais un OUI mitigé, c’est bien mais il nous a habitué à l’excellence donc on reste sur notre faim.