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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 09:47

 

L’expression de passif non exigible est d’un point de vue libéral un incompréhensible choc des mots : Le passif est une dette, et sauf non-respect des droits de propriété il est en principe exigible. De fait dans un monde soucieux du respect des engagements, les agents se doivent de disposer d’actifs suffisants en qualité et quantité pour honorer les engagements figurants au passif de leur bilan. Au premier rang de ces agents figurent des entreprises économiques qui peuvent disparaitre après anéantissement de leur capital faute de pouvoir répondre à l’exigibilité.

Pour autant, s’il existe dans les sociétés concrètes des contrats dont le respect des termes est exigé et sanctionné, il existe aussi un « contrat social » -complètement fictif ou relevant du mythe- qui résulte de la présence d’une extériorité appelée Etat, et extériorité dont les outils – ce qu’on appelle la contrainte publique - sont captés par une coalition d’intérêts utilisant la loi (violente ou plus démocratique) à des fins privés[1]. Ce qu’on appelle « contrat social » relève en effet plus de la contrainte que  d’un échange de volontés. Ainsi, aucun acteur du monde social n’a signé de  contrat d’appartenance à une  nationalité, aucun acteur du monde social n’a signé de contrat portant  sur les qualités et quantités de dépenses publiques, ou portant sur les qualités et quantités des prélèvements publics précisément dénommés « obligatoires ». C’est dire que depuis l’émergence des Etats, il existe un agent manipulable et manipulé qui a la possibilité de ne pas respecter les droits de propriété, agent qui est l’Etat lui-même, et qui à ce titre peut ne pas respecter le jeu de l’échange volontaire. Cet agent-là peut connaitre des dettes et décider plus ou moins souverainement de leur non-exigibilité.

Le passif non exigible des princes

Nous ne reviendrons pas ici sur l’histoire des Etats et ses modalités de fonctionnement avec le passage progressif du créancier infini, vers le créancier fini, puis vers le créancier endetté[2]. Soulignons simplement, qu’en sa qualité indépassable de juge et partie,  il a – historiquement- massivement utilisé la violence et plus  rarement accepté la logique de l’échange volontaire.

C’est dire que pour lui la notion de passif non exigible est une réalité de toujours.

Une façon radicale de faire émerger le concept de passif non exigible est de transformer le créancier réel en débiteur : le sujet est porteur d’une dette de sang à régler au profit du prince. Une autre, beaucoup plus respectueuse des prolégomènes d’un Etat de droit, sera l’extinction violente des dettes publiques : un décret viendra les annuler. Une façon plus douce encore fut de mettre fin au mythe de la « loi d’airain de la monnaie »[3] et d’enfermer le créancier dans la monnaie dont le souverain aura décidé le cours légal. Le pouvoir d’achat du souverain devient ainsi infini et le passif, fictivement exigible ne l’est plus réellement, le créancier pouvant le cas échéant le vérifier dans  la sévérité d’un contrôle des changes.

Cette idée de passif non exigible est aujourd’hui curieusement reprise avec les banques centrales  dites « indépendantes ».

Les libéraux ne peuvent pas davantage  accepter l’idée  de banque centrale qu’ils n’ont accepté l’idée d’Etat. Et ils y sont opposés en ce sens que l’idée de passif non exigible est aujourd’hui transmise aux banques centrales par les Etats eux-mêmes.

Logiquement, selon les libéraux, une banque centrale devrait fonctionner comme simple assureur ou caisse de compensation sur un marché interbancaire. Cette fonction, du point de vue de l’idéologie libérale, suppose l’existence de fonds propres venant en garantie du respect des contrats. Les actionnaires d’une telle banque centrale seraient ainsi soucieux du sérieux et du bon déroulement des transactions au niveau des banques elles-mêmes. Cela passerait par la surveillance des risques et probablement par des règles très strictes en matière de création monétaire.

 

Le passif non exigible des banques centrales

Dans la réalité les banques centrales disposent de fonds propres et dans l’euro zone la BCE elle-même, dispose d’un capital social constitué par les banques centrales des pays adhérents selon des pourcentages respectant le poids de chacun d’eux en termes de PIB. Certains libéraux pensent ainsi que la BCE, en particulier, est une vraie banque et s’inquiètent de la dégradation de son bilan au terme de politiques dites « non conventionnelles » menées depuis plusieurs années. Avec la possibilité de crises en boucles s’autoalimentant : Les Etats endettés se font racheter de la dette publique par des banques nationales qui cèdent elles -mêmes ces titres douteux à la BCE contre de la monnaie créée. Et face à l’apparente dégradation du bilan de la BCE, les Etats seraient obligés de souscrire à une augmentation des fonds propres, ce qui entraine un alourdissement des dettes publiques et leur refinancement impératif. La boucle est bouclée.

Cette version des choses n’a strictement aucun sens et la BCE n’a en aucune façon besoin d’être recapitalisée comme ce serait le cas d’une entreprise. Il n’y a pas non plus dégradation de son bilan, son passif étant constitué  de billets et des réserves des banques, qui sont de fausses dettes puisque la Banque centrale n’a besoin d’aucun actif pour répondre aux exigibilités. Une entreprise non couverte par un système assurantiel, victime pour une raison quelconque de la disparition de tout ou partie de ses actifs (Tsunami ravageant stocks, machines, bâtiments, etc.), ne peut échapper aux contraintes de son passif, les créanciers continuant d’exiger le respect des contrats.

Par contre la BCE, victime d’une dévalorisation massive des titres figurant dans son actif, ne connait pas de contrainte de passif.[4]

Il n’en serait bien sûr pas ainsi si les créanciers pouvaient exiger le paiement dans une monnaie que la BCE ne peut émettre, par exemple des dollars. Dans ce cas la banque devrait échanger des euros qu’elle émet contre des dollars…. situation fort épineuse car il n’y a aucune raison- en cette circonstance – qu’elle découvre des acheteurs d’euros si tous les agents internes refusent les euros et exigent leur transformation en dollars.

Parce que les banques centrales, ici la BCE, peuvent produire et imposer les paiements dans la monnaie qu’elles produisent[5] – de fait la monnaie dont le cours légal est fixé par l’Etat- elles ne connaissent pas de contrainte de passif : ce dernier est non exigible.

Et c’est ici que les choses deviennent intéressantes dans le processus historique de retrait des Etats et de montée de l’indépendance des banques centrales. Jadis, le privilège de passif non exigible était le fait de la violence des Etats qui, même parvenus dans la phase démocratique de leur histoire, imposaient à leurs  créanciers le choix d’une monnaie qu’ils créaient et manipulaient, dans le sens de leur intérêt : réduire le passif exigible. Cela passait par la dilution, les ateliers de rénovation monétaire, le seigneuriage, l’inflation, etc.

Aujourd’hui les banques centrales semblent plus efficaces : le passif devient non exigible – non plus partiellement- mais dans sa totalité.

Cette efficacité l’est à l’avantage du système financier car la contrepartie de la non exigibilité du passif est la production sans limite d’actifs nouveaux pour les banques qui, plongées dans le marché, se voient offrir une forte réduction de contraintes de leur propre  passif. La sécurité en liquidité et en solvabilité est artificiellement assurée par les privilèges quasi souverains de la banque centrale, et ce avec des contraintes de fonds propres qui resteront très faibles malgré les normes de « Bâle 3 ».

Bien évidemment cela n’a rien à voir avec le libéralisme et le respect de la propriété privée, et dans cette affaire,  les « ordo- libéraux » [6]allemands, pour qui la notion de passif non exigible relève de la forfaiture, sont éthiquement plus libéraux que les « brigands des marchés ». Ce qui ne veut pas dire que ces mêmes ordo-libéraux ont compris les mécanismes profonds de la grande crise. Le passif non exigible des banques centrales constitue – encore aujourd’hui – l’outil essentiel sur lequel peut s’appuyer la méga machine à faire de la dette, une machine venant à l’échelle planétaire combler le déficit de pouvoir d’achat par rapport à l’offre mondiale de marchandises[7]. Comme quoi les « brigands des marchés » ont au moins un rôle social : celui d’empêcher ou de retarder l’effondrement économique planétaire.



[1] Cf : http://www.lacrisedesannees2010.com/article-l-aventure-etatique-reprise-d-un-texte-ancien-119831125.html

[2] Nous renvoyons ici à notre livre : « Banques centrales –indépendance ou soumission ? Un formidable enjeu de société » Editions Yves Michel, octobre 2012.

[3] Cf notre article dans le numéro 34 (janvier, février,mars 2013) de la revue Médium, Pages 101/119.

[4] Idée déjà exprimée dans le Flash Natixis du 27 juillet 2011 : « La qualité du bilan de la banque centrale est-elle une question sérieuse ?».

[5] Nous nous plaçons ici dans le cadre du paradigme néo-chartaliste. On pourra ici consulter : http://frappermonnaie.wordpress.com/tag/neochartalisme/

[6] Sur l’ordo libéralisme on pourra consulter notre article dans le tome LXVI- N°3- Septembre 2013 de la revue « Economie Appliquée » : « Regard sur les banques centrales : essence, naissance, métamorphoses et avenir ». En particulier on pourra lire les pages 167 et suivantes.

[7] On saluera la prise de conscience d’une réelle crise planétaire de surproduction- pour la première fois chez des responsables ou observateurs- dans l’article publié par « Le Monde » du 10/12/2013 « Pour un nouveau système productif français », article signé par les dirigeants de Xerfy, Laurent Faibis et Olivier Passet. C’est à notre connaissance la première fois que l’on trouve dans le monde des affaires la compréhension profonde de la nature de la grande crise.

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commentaires

K
crise financière puis crise économique puis crise sociale (les coupables sont les pauvres, facile à comprendre) et viendra la crise politique qui débouchera sur un chaos organisé et peut-être<br /> militarisé... tristesse nous domine.
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B
En Europe, nous sommes en train de vivre une régression sociale historique.<br /> <br /> Toutes les belles promesses des partisans de la construction européenne ont été détruites par le monde réel.<br /> <br /> Voici quelques exemples de cette régression sociale historique :<br /> <br /> France : avec un million de bénéficiaires, les Restos du cœur battent un triste record d’affluence.<br /> <br /> C’est un bien triste record. Et tout un symbole. Un mois à peine après l’ouverture de la 29e campagne hivernale, et pour la première fois dans l’histoire de l’association, le cap du million<br /> d’inscrits a été franchi.<br /> <br /> http://www.rfi.fr/france/20131220-france-un-million-restos-coeur-battent-triste-record-affluence<br /> <br /> Grèce :<br /> <br /> Près d’un tiers des Grecs sans couverture sociale.<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/09/pres-d-un-tiers-des-grecs-sans-couverture-sociale_3528051_3214.html<br /> <br /> Economie de guerre au Portugal.<br /> <br /> Le Portugal est un pays exsangue. Le chômage officiel, qui approchait les 20%, a diminué ces deux derniers trimestres «à la faveur» d’une baisse de la population active. Celle-ci est le fruit d’une<br /> émigration de masse dont les flux atteignent, voire dépassent, ceux des années 60 qui avaient vu un grand exode des Portugais, fuyant la misère, la dictature et la guerre coloniale. La moitié des<br /> chômeurs ne bénéficie pas d’allocation chômage, et on compte par milliers les exclus du revenu minimum d’insertion, des allocations familiales ou du complément social vieillesse.<br /> <br /> http://www.liberation.fr/monde/2013/12/10/economie-de-guerre-au-portugal_965506<br /> <br /> La reprise en Espagne ? Un grand nombre d'Espagnols ne la voit pas.<br /> <br /> "C'est bientôt Noël. Mes enfants vont me demander des cadeaux. Je fais comment ?", se désole Esmeralda Inglés venue, sans l'avouer à son mari et à ses enfants, prendre son petit déjeuner dans le<br /> centre d'accueil Caliu de Barcelone et chercher de quoi les nourrir.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/actualites/la-reprise-en-espagne--un-grand-nombre-d-espagnols-ne-la-voit-pas-1f1de6234193e59438220f18c0385d12<br /> <br /> Italie : le patronat inquiet pour la cohésion sociale.<br /> <br /> Le patronat italien a mis à son tour en garde jeudi contre les risques de troubles sociaux qui menacent le pays, et ce malgré les signes d'une sortie de la crise économique.<br /> <br /> La Cofindustria, qui regroupe près de 150.000 entreprises italiennes, a revu en baisse jeudi ses prévisions économiques et table désormais sur une contraction de 1,8% du produit intérieur brut<br /> (PIB) cette année, contre un repli initialement prévu de 1,6%.<br /> <br /> « Le principal risque réside dans l’éclatement de la cohésion sociale en raison de l'augmentation des manifestations organisées par des groupes qui prônent la désobéissance et le renversement des<br /> institutions », a déclaré la branche responsable des prévisions économiques au sein de la Cofindustria.<br /> <br /> http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/italie-le-patronat-italien-inquiet-pour-la-cohesion-sociale-938440.php
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K
Le bilan de la Fed passe le seuil des 4.000 milliards de dollars. Voici le montant record dépassé par les actifs de la Réserve fédérale américaine (Fed), gonflés par sa politique monétaire<br /> ultra-accommodante, selon les chiffres publiés jeudi par la banque centrale. Le bilan de la Fed a atteint jeudi le montant exact 4.008 milliards de dollars. A titre de comparaison, avant la crise<br /> financière de 2008, celui-ci ne dépassait pas 900 millions.<br /> La Tribune
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K
dans la presse : "Les ménages français ont un patrimoine moyen de 368.671 euros" ; relent de la lutte des classes...?
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B
Chiffres Eurostat d’octobre 2013 :<br /> <br /> Grèce : 27,3 % de chômage<br /> Chez les jeunes de 15 à 24 ans : 54,8 % de chômage<br /> <br /> Espagne : 26,7 % de chômage<br /> Chez les jeunes de 15 à 24 ans : 57,4 % de chômage<br /> <br /> Croatie : 17,6 %<br /> Chez les jeunes : 52,4 %<br /> <br /> Chypre : 17 %<br /> Chez les jeunes : 43,3 %<br /> <br /> Portugal : 15,7 %<br /> Chez les jeunes : 36,5 %<br /> <br /> Slovaquie : 13,9 %<br /> Chez les jeunes : 31,5 %<br /> <br /> Bulgarie : 13,2 %<br /> Chez les jeunes : 28,8 %<br /> <br /> Irlande : 12,6 %<br /> Chez les jeunes : 26 %<br /> <br /> Italie : 12,5 %<br /> Chez les jeunes : 41,2 %<br /> <br /> Près d’un tiers des Grecs sans couverture sociale.<br /> <br /> http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/09/pres-d-un-tiers-des-grecs-sans-couverture-sociale_3528051_3214.html<br /> <br /> Conséquence :<br /> <br /> Les défauts de paiement des particuliers explosent.<br /> <br /> Les défauts de paiement des entreprises privées explosent.<br /> <br /> En quoi cette évolution est-elle une aubaine pour la finance ?
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K
je reprends le titre du billet que vous êtes en train de commenter ...
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B
C'est une aubaine pour la finance ?<br /> <br /> Vous plaisantez ?<br /> <br /> Non, franchement, vous plaisantez ?
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K
en effet, c'est inquiétant plus qu'hilarant... mais c'est une aubaine pour la finance, si on part du principe que le passif d'une banque centrale est non exigible... bien à vous.
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B
Les banques européennes ont dans leurs livres 1500 milliards d’euros d’actifs pourris.<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> Vendredi 26 avril 2013 :<br /> <br /> La BCE s'inquiète du poids des créances douteuses en zone euro.<br /> <br /> La Banque centrale européenne (BCE) s'inquiète de plus en plus de voir le poids des créances douteuses dans les portefeuilles de prêts des banques européennes entraver le redémarrage du crédit dans<br /> un contexte de priorité donnée au renforcement des fonds propres, selon plusieurs responsables de l'institution.<br /> <br /> Selon KPMG, les créances douteuses des banques européennes atteindraient près de 1.500 milliards d'euros, dont 600 milliards pour les seuls établissements britanniques, espagnols et irlandais.<br /> <br /> Entre l'hypothèque des créances douteuses et les effets potentiellement pervers des ratios de fonds propres, la BCE n'a guère d'autres choix que d'innover une nouvelle fois.<br /> <br /> Plusieurs pistes sont évoquées par les intervenants de marché, allant d'achats directs mais limités de prêts aux entreprises à un accès au refinancement pour la Banque européenne d'investissement<br /> (BEI) en passant par la création d'une banque dédiée aux PME de la zone euro.<br /> <br /> Dans tous les cas, la BCE sera amenée à faire peser sur son propre bilan une partie du risque liée au financement des entreprises. Même s'il s'agit d'un risque résiduel, elle ne pourra en décider<br /> seule car les pertes éventuelles seront supportées collectivement par ses dix-sept Etats actionnaires, qu'il lui faudra donc convaincre.<br /> <br /> http://www.usinenouvelle.com/article/la-bce-s-039-inquiete-du-poids-des-creances-douteuses-en-zone-euro.N196064
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K
c'est au niveau de l'évaluation du risque que vous vous trompez, il paraît que le marché immobilier espagnol relève la tête, il faut aussi tenir compte des bonnes nouvelles. Vous savez, à n'importe<br /> quelle époque, avant ou après la crise, le bank run reste fatal. Un début d'Union bancaire, c'est un mieux.
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B
Lisez cet article hilarant :<br /> <br /> Avant de se retrouver à 28, les ministres de la seule zone euro s’étaient réunis mardi soir pour se mettre d’accord concernant le “filet de sécurité” public, ou “backstop” à mettre en place pour<br /> que le système puisse fonctionner en attendant que le fonds atteigne sa pleine capacité, qui devrait être de 55 milliards d’euros en 2026.<br /> <br /> J’éclate de rire !<br /> <br /> Si tout va bien, le fonds européen atteindra 55 milliards d’euros en 2026 !<br /> <br /> 55 petits milliards d’euros en 2026 !<br /> <br /> Hier, nous apprenions que le secteur bancaire espagnol était dans une situation encore pire que ce qu’on pensait :<br /> <br /> les banques espagnoles ont dans leurs livres 190,97 milliards d’euros d’actifs pourris !<br /> <br /> Rien qu’en Espagne, le secteur bancaire est dans une situation qui nécessiterait des sommes bien plus énormes que ces ridicules 55 milliards d’euros en 2026 !<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> Espagne : les créances douteuses au plus haut en cinquante ans.<br /> <br /> Les créances douteuses des banques espagnoles ont grimpé à 13% du total des crédits en octobre, soit un record historique en plus de cinquante ans, malgré la prochaine sortie du pays du programme<br /> d’aide européen au secteur, selon les chiffres officiels publiés mercredi.<br /> <br /> Ces créances, surtout présentes dans l’immobilier (crédits de promoteurs et de particuliers risquant de ne pas être remboursés), s’élevaient à 190,97 milliards d’euros en octobre, soit trois<br /> milliards de plus qu’en septembre, a annoncé la Banque d’Espagne.<br /> <br /> http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hAsYS9stMmzhIJle0pSIjFVFm6qg?docId=e58107cf-beea-4051-a767-a414d978a93a
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K
mais les totaux des bilans des banques citées ne sont pas que du vent, il faut l'admettre.
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B
Lisez cet article hilarant :<br /> <br /> Avant de se retrouver à 28, les ministres de la seule zone euro s'étaient réunis mardi soir pour se mettre d'accord concernant le "filet de sécurité" public, ou "backstop" à mettre en place pour<br /> que le système puisse fonctionner en attendant que le fonds atteigne sa pleine capacité, qui devrait être de 55 milliards d'euros en 2026.<br /> <br /> http://www.romandie.com/news/n/Accord_majeur_des_Europeens_sur_l_union_bancaire91191220130244.asp<br /> <br /> J'éclate de rire !<br /> <br /> Si tout va bien, le fonds européen atteindra 55 milliards d'euros en 2026 !<br /> <br /> Le total du bilan de BPCE est de 1145,7 milliards d'euros.<br /> <br /> Le total du bilan de la Société Générale est de 1254,1 milliards d'euros.<br /> <br /> Le total du bilan du Crédit Agricole est de 1770,9 milliards d'euros.<br /> <br /> Le total du bilan de BNP est de 1855,6 milliards d'euros.<br /> <br /> Et je ne vous parle pas des banques espagnoles.<br /> <br /> Et je ne vous parle pas des banques italiennes.<br /> <br /> Etc.<br /> <br /> Ce nouveau fonds, c'est encore un fonds complètement pipeau, qui sera comme les fonds précédents : il sera incapable de résoudre les problèmes bancaires européens.<br /> <br /> Les fonds européens, c'est nul, c'est inefficace, mais ça permet aux européistes de continuer à nous jouer du pipeau.
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B
Décidément, l'Allemagne est en train de construire une Europe allemande.<br /> <br /> Lisez cet article :<br /> <br /> Europe : austérité, acte III en vue !<br /> <br /> Berlin va proposer des "contrats de compétitivité et de croissance". Une façon de modeler encore l'Europe à l'image de l'Allemagne.<br /> <br /> http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20131217trib000801475/europe-austerite-acte-iii-en-vue-.html
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H
A signaler:<br /> <br /> Un blog de facture récente qui contribue, lui aussi, à démystifier la pensée unique:<br /> <br /> http://www.gestionsuisse.com/ (MICHEL SANTI)
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B
Vendredi 13 décembre 2013 :<br /> <br /> Espagne : nouveau record de la dette publique, à 93,4% du PIB.<br /> <br /> La dette publique de l'Espagne a atteint un nouveau record au troisième trimestre, à 93,4% du Produit intérieur brut, s'approchant de l'objectif révisé par le gouvernement pour l'année (94,21%),<br /> selon les chiffres publiés vendredi par la Banque d'Espagne.<br /> <br /> La dette de la quatrième économie de la zone euro a augmenté de 14,3 points de pourcentage par rapport à la même période de 2012.<br /> <br /> La dette, qui ne cesse de gonfler depuis le début de la crise en 2008, dépassera les 100% du PIB en 2015, à 101,13%.<br /> <br /> En montant brut, l'endettement de l'Espagne atteignait 954,863 milliards d'euros au troisième trimestre, un record absolu depuis l'année 2000, contre 818,003 milliards un an plus tôt.<br /> <br /> 2007 : dette publique de 382,307 milliards d'euros, soit 36,3 % du PIB<br /> 2008 : 40,2 % du PIB<br /> 2009 : 54 % du PIB<br /> 2010 : 61,7 % du PIB<br /> 2011 : 70,5 % du PIB<br /> 2012 : 86 % du PIB<br /> Troisième trimestre 2013 : dette publique de 954,863 milliards d'euros, soit 93,4 % du PIB<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=Vxz8p3QdD3Q
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K
je ne sais si c'est le bon endroit pour éclaircir ma question. Pour dire simple, la frilosité des banques seraient donc un leurre, puisqu'il est si facile de se procurer de l'argent auprès de la<br /> BCE, sachant que celle-ci n'a pas d'obligations comptables conventionnelles à respecter, comme vous l’expliquer. Pourquoi les banques (retail) collectent encore s’il est si facile de se procurer de<br /> la “masse monétaire” auprès de la banque centrale et à bon marché ?
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J
<br /> <br /> Oui, sauf quand même que la Banque central y met des limites: on ne peut pas détacher complétement la croissance de la masse monétaire de celle de la production. Le risque de d'explosion des<br /> actifs spéculatifs serait réel et celuii de l'inflation ne le serait pas moins. N'oubliez-pas par ailleurs la croyance dans la loi d'airain de la monnaie et  Jens Weidmenn président de la<br /> banque centrale allemande serait là pour le rappeler à monsieur Draggi. Se ravitailler sans limite à la banque centrale n'existe que dans des circonstances exceptionnelles comme par exemple le<br /> Trésor français auprés de la banque de France pendant la seconde  guerre mondiale.<br /> <br /> <br /> <br />
H
UN COURRIER DE NOTRE CÉLÈBRE MATHÉMATICIEN JP AUBIN :<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Pour information, voici une lettre que je viens d’adresser à Pierre Moscovici.<br /> <br /> Je doute qu’il la lise, mais c’est un prétexte pour diffuser ces idées de bouche à oreille, ou, plutôt, de clavier à écran. C’est cela qui compte, il vaut mieux convaincre les citoyens avant ceux<br /> qui les gouvernent de clavier à écran.<br /> <br /> Sentez-vous libre de diffuser cette lettre prétexte à réveiller la réflexion des uns et des autres.<br /> <br /> Bien amicalement<br /> <br /> oO0Oo<br /> <br /> Monsieur le Ministre,<br /> <br /> Sachant que le débat sur la Taxe sur les Transactions Financières sur le « trading » à haute fréquence est à l’ordre du jour au niveau européen, je me permets de vous adresser mes réflexions sur<br /> l’instauration d’une « taxe sur la valeur pour l’actionnaire » portant sur les investissements.<br /> <br /> L’enrichissement moyen sur une période d’investissement donnée est le profit divisé par sa durée, autrement dit, sa vitesse moyenne. Tout investissement économique doit prendre en compte une<br /> multitude de contraintes et, pour cela, déterminer une période d’investissement adéquate, du siècle des cathédrales à la milliseconde du trading à haute fréquence d’actifs financiers. N’étant<br /> soumis qu’à très peu de contraintes économiques, autres qu’à l’accès aux serveurs des courtiers et aux frais de courtage, leur intérêt économique pour la société cède la place aux intérêts<br /> financiers des spéculateurs. Leur appétence pour le court-terme les incite à minimiser la durée de leur investissement. Si on juge nocive une durée insuffisante d’un investissement, il faut donc<br /> l’augmenter si elle est trop courte pour que l’investissement porte à maturité ses fruits économiques.<br /> <br /> Il devient dès lors inéluctable de concevoir une Taxe sur la Valeur pour l’Actionnaire, fonction inverse de la durée des investissements et proportionnelle au profit, pour adapter la durée d’un<br /> investissement et son coût à son objectif économique.<br /> <br /> La Taxe sur la Valeur Ajoutée sur les transactions, comme celle qu’a suggérée en 1972 James Tobin, est conçue pour freiner leur volatilité et pour procurer à un État les moyens financiers d’exercer<br /> ses fonctions régaliennes garantissant la sécurité de ses citoyens sous toutes ses formes, de la sécurité militaire à la sécurité sociale. Cette TVA porte sur les conséquences de la volatilité des<br /> transactions, et non sur ses causes, des durées trop brèves pour financer des investissements productifs. Elle devrait être supérieure à celles qui portent sur les transactions des biens.<br /> <br /> Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la déréglementation financière entreprise à marche forcée, le transfert de la création monétaire des banques centrales aux banques privées, etc., ont<br /> reproduit 1929 en 2008. Au lieu de prendre des leçons de Lincoln, Roosevelt, voire de Schacht, l’article 123 du traité de Lisbonne a privé l’Europe de son droit régalien de battre monnaie en<br /> interdisant à la Banque Centrale Européenne de la créer, sauf à la prêter aux banques privées qui la prêtent à leur tour aux États avec intérêts composés. Ceux-ci obligent alors leurs citoyens à<br /> rembourser indûment avec leurs impôts les dettes croissant exponentiellement alors que la croissance économique, lorsqu’elle existe, a une croissance plus ou moins linéaire. L’écart est tel que<br /> depuis la loi n°73-7 du 3 janvier 1973, dite de Giscard d’Estaing, lorsque la Banque de France a commencé à être privée du droit de créer la monnaie, les intérêts de la dette ont augmenté<br /> exponentiellement. Le budget devint de plus en plus déséquilibré, interdisant la possibilité de rembourser les intérêts sauf à restructurer la dette. Plus on retarde cette structuration, plus on<br /> appauvrit le pays, plus élevé le risque d’une restructuration violente, sur les plans politique, économique et social, va s’aggraver. On en perçoit les prémisses. C’est en tardant à prendre de<br /> telles décisions que les révolutions et les guerres éclatent.<br /> <br /> Pourquoi l’État ne peut-Il émettre ses emprunts auprès des citoyens plutôt qu’aux institutions financières privées, pourquoi ne pas véritablement cloisonner les différentes activités des banques<br /> dans des institutions différentes pour éviter le risque systémique ? Malgré l’accroissement des coûts, les armateurs se sont résolus à remplacer les pétroliers à coque simple par des pétroliers à<br /> coque double : en cas d’avarie ou de naufrage, le pétrole se déverse dans cet espace et non dans la mer. Ce que les armateurs ont su faire, ce que les banquiers refusent de faire, les États<br /> n’auraient-ils pas le pouvoir de séparer les activités financières selon leurs fonctions pour protéger leurs citoyens du naufrage quand soufflent les tempêtes boursières ?<br /> <br /> Citoyen de base, ma voix ne porte pas loin, et cette lettre est jetée dans un océan de discours. Elle ne vous parviendra certainement pas, mais je me devais de la jeter, dans l’espoir que vous<br /> sachiez que nous étions suffisamment nombreux pour croire, même sans illusions, aux promesses du candidat à la Présidence de notre République, qui, elles, allaient dans le bon sens. Appliquées,<br /> elles auraient pu sortir notre pays dans la crise et expérimenter des solutions utiles à l’Europe. Est-il trop tard ?<br /> <br /> Je vous prie d’accepter, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments respectueux.<br /> <br /> Jean-Pierre Aubin<br /> http://vimades.com/aubin/<br /> Just appeared: (2013) « Time and Money. How Long and How Much Money is Needed to Regulate a Viable Economy », Lecture Notes in Economics and Mathematical Systems, 670, Springer<br /> ((http://vimades.com/AUBIN/TimeAndMoney-Presentation.pdf, http://www.springer.com/economics/economic+theory/book/978-3-319-00004-6)<br /> http://www.finance-watch.org/images/email/FW_EN_Banner_mail.gif
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B
Production industrielle en zone euro :<br /> <br /> Août 2013  : + 0,9 %.<br /> Septembre 2013 : baisse de 0,2 %.<br /> Octobre 2013 : baisse de 1,1 %.<br /> <br /> Jeudi 12 décembre 2013 :<br /> <br /> Zone euro : la production industrielle chute de 1,1% en octobre.<br /> <br /> http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_la_production_industrielle_chute_de_11_en_octobre_dev72121220131131.asp
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K
malgré tout, comment expliquer le "désengagement" des banques, le fameux deleveraging dans ces conditions ? Pourquoi freinent-elles l'octroi de nouveaux engagements financiers, même si c'est pour<br /> impacter les ratios de fonds propres et respecter de nouveaux critères Bâliens, il serait plus simple de s'appuyer sur vos explications étant donné la non exigibilité du passif permettant à la BCE<br /> d'alimenter l'ensemble des banques en poursuivant la politique de mesures non conventionnelles. Dîtes-nous SVP ?<br /> merci.
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J
<br /> <br /> La question est de savoir si le sous investissement d'aujoured'hui est du à l'offre insuffisante de crédits ou à la demande. Question non tranchée. Pour le reste je comprend mal votre question et<br /> donc ne peut répondre. Pouvez-vous me préciser davantage votre interrogation?<br /> <br /> <br /> <br />

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