Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.

26 Aug

Rentrée littéraire 2013 : du foin sur le green

Publié par Michel Zordan  - Catégories :  #Un auteur du Sud Ouest

du-foin-sur-le-green.jpgSortie le 1er mai - Du foin sur le green - Auteur Michel Zordan - ISBN 978-2-9532863-5-9 – 246 pages - format 15x21 Prix -public 16€ infos >>>>http://www.unauteur.com/

Extrait - Mis à part la frustration, mon pied allait très bien. Le nom de sa maison, était-il un signe ? Lisa entreprit de défaire ma chaussure et enleva d’un coup sec le pansement. Elle l’examina, décréta que c’était guéri, puis s’assit face à moi. Ses yeux bleus brillaient, sa coiffure était en désordre, mais le chardonnay ne l’avait pas encore totalement libérée.

 

Ce n’était que partie remise, et j’avais quand même avancé un peu. Je connaissais maintenant l’arme à utiliser pour éventuellement conclure. Il me fallait juste apprendre à l’utiliser efficacement. Notre conversation partit un peu dans tous les sens, j’évitai quand même de trop en dire sur l’affaire du golf. Le temps passait mais je constatai que Lisa ne consommait plus une seule goûte de vin. Son verre était plein et il le restait. Elle le prenait dans sa main, le triturait, le tournait, le retournait, mais il restait plein. J’étais à ses côtés depuis presque deux heures et la situation n’évoluait pas. Je ne disais qu’une fois de plus que c’était foutu. Deuxième râteau en quelques jours, de quoi ravaler ma fierté de mec. J’avais l’impression que mes logiciels de mâle séducteur et conquérant n’étaient toujours pas à jour, ou alors de nouveaux étaient sortis et je n’étais pas au courant. Aujourd’hui tout allait très vite, et il fallait absolument suivre le mouvement pour ne pas être distancé… Enfin elle se décida, buvant son verre d’un trait, un peu comme on avale un médicament amer. Le résultat ne se fit pas attendre, elle se leva immédiatement et vint d’autorité s’installer sur mes genoux. Rapidement la situation devint ingérable, d’un geste elle retira son tee-shirt, une véritable petite bombe proche de l’implosion ma Lisa. Moi, je n’étais pas en reste, mais j’avais une excuse, je n’étais qu’un mec. Lorsque je constatai qu’elle avait négligé de mettre des dessous, la situation devint encore plus critique, le chaos n’était plus très loin, même les chouettes s’étaient tues. Certes la maison était un peu isolée, mais nous étions dehors sous la lumière et la toubib s’en foutait complètement. Je priai juste pour que la chaise tînt le coup. J’eus à cet instant une idée un peu saugrenue qui n’avait rien à faire là : et si toute l’énergie sexuelle déployée par les humains était récupérée et transformée en électricité. Vu le nombre de coïts dans le monde, plus besoin de centrale nucléaire. Elle était là l’idée pour de l’énergie propre, mesdames, messieurs les politiques, messieurs les industriels, la balle est maintenant dans votre camp… Je venais juste de me rendre compte que mon cerveau m’avait aiguillé vers un autre sujet, afin de m’éviter une humiliante conclusion trop hâtive. Une bonne invention quand même le cerveau. J’arrivai maintenant en bout de course, même le cerveau et toutes ses astuces n’y pouvaient plus rien, l’atterrissage se fit dans les turbulences et la chaise se brisa d’un coup. Nous nous retrouvâmes à terre, à même la terrasse de bois, riant aux éclats. Mais la situation évolua de nouveau très rapidement, sans attendre, ma diablesse s’invitait à une deuxième tournée. Je constatai que la mignonne avait encore très faim, très, très faim. Quelques amuse-gueules avalés à la va-vite ça ne cale pas. La confrontation se situant au niveau zéro, cette fois plus de problème de support à redouter. La dégustation débuta au ralenti, côté énergie juste de quoi fournir des ampoules basse tension. Mais la détermination était là, l’important étant d’apprécier tous les arômes. Plus question de beuverie, de consommation massive à la va-vite, chaque goutte, chaque bouchée s’appréciant jusqu’au plus profond des saveurs. Petit à petit, je constatai que mon appétit revenait et même à grand pas. Très rapidement une ivresse réciproque transporta nos corps, l’exaltation guidait nos gestes qui se firent plus précis, plus appuyé, plus rudes aussi. Et puis ce fut l’illumination finale, l’atterrissage fut de bien meilleure qualité. Les étoiles étaient de sortie, demain la journée serait radieuse. Vers 2 heures du matin, les manœuvres étant terminées, je décidai de quitter le camp, mais Lisa avait d’autres idées…

 

– Tu as trop bu, tu es trop fatigué, tu pourrais t’installer dans mon lit, moi je dormirais dans le canapé.

 

Vous le savez comme moi, les hommes sont faibles, et je me laissai convaincre (facilement). Tu parles d’un canapé, moins de cinq minutes plus tard, les manœuvres reprenaient. C’est seulement à cet instant, dans la pénombre et à contre-jour que je vis Lisa entièrement nue. Avant cela il y avait toujours un chiffon traînant quelque part. Elle était bien gaulée ma diablesse, un beau cul, bien rond, bien dodu, mais ferme et bien dessiné, de quoi accrocher… ses convictions. Ses cuisses étaient pas mal non plus, ouais, c’était pas mal, et puis ses seins, pas très gros, pas vraiment en forme de poire, pas vraiment en forme de pamplemousse non plus, mais superbement arrogants. Arrogants était bien le terme exact.

 

 

Extrait 3 - C’est à cet instant que dame Abbott fit son passage retour. Dans sa main droite, un sac style « sac à provision » que chaque ménagère possédait jadis pour faire son marché. Le Presbytère en possédait un stock énorme, qu’il s’était procuré je ne sais où. C’était ça le nec plus ultra aujourd’hui. Alors qu’elle arrivait à notre niveau, son regard toujours fixé loin devant, le nôtre admirant la mécanique, son talon gauche Dior se brisa. Ils ne respectaient vraiment rien ces pavés ! Malgré l’incident Avelyn réussit à se maintenir, et moi sans réfléchir je me précipitai à son secours.

 

– Vous allez bien madame ?

 

– Parfaitement bien mon ami, de toute façon je voulais en changer ! Puisque vous me le proposez si gentiment, pourriez-vous mettre l’autre à la même dimension ?

 

Son français était parfait, avec juste un petit accent, qui ajoutait encore un peu de piquant. Sans attendre ma réponse, la gente dame retira sa deuxième chaussure et me la tendit. Sans hésiter, mais avec un peu de mal quand même, je brisai le talon. Cette femme me faisait penser à une belle mécanique américaine des années 60, chouchoutée par un collectionneur. Les bagnoles de cette époque, il faut reconnaître qu’elles avaient de la gueule, rien qu’à les voir on mourait d’envie de se mettre au volant et de caresser le tableau de bord. Son parfum était arrogant, et envoûtant à la fois. Mais il y avait autre chose de beaucoup plus troublant, encore plus… On devinait chez cette femme un instinct de chasseresse patentée, possédant des armes affûtées de bons calibres. Ses yeux verts, sa bouche, son petit sourire juste à la commissure des lèvres étaient une invite à l’aventure. Le mouvement incessant de ses paupières surmontées de longs faux cils me faisait l’effet d’un papillon femelle, invitant les hormones mâles à sortir de leur léthargie. Nos mains ne firent que s’effleurer, mais pareil à un arc électrique je les ressentis sur tout mon corps… C’est à cet instant que mon cerveau (enfin la partie la plus mature) me lança le signal : fait gaffe Martial, tu sors à peine de convalescence, et les voitures de collection, elles n’ont pas de ceinture de sécurité… ! Consciente et satisfaite de son effet, la belle dame me remercia et repartit vers le bas de la rue. Un peu la tête ailleurs, je revins m’asseoir à la table. Olivier Aignard le boulanger ne put s’empêcher de me mettre en garde.

 

– Martial, je ne veux toujours pas te donner de conseil, mais la toubib, c’est une fille bien, très bien même. Rappelle-toi d’une chose, les étrangères ça ne te réussit pas, mais pas du tout. Tu sors à peine du purgatoire, tu pourrais pas te fixer un petit délai avant de replonger en enfer ?

 

– C’était juste pour lui rendre service, juste un petit service.

 

– C’est ça, juste un petit service… Fais gaffe Martial cette femelle n’est pas une débutante, à son âge quand on allume le barbecue c’est qu’on a l’intention d’y faire cuire son déjeuner.

Commenter cet article

Archives

À propos

Michel ZORDAN présente des extraits de ses romans. Il se laisse également aller à quelques réflexions sur l’actualité.