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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 06:01

Majorité absolue pour Hollande, mais sans plus. Franche mais pas massive. Analyse du second tour des élections législatives du 17 juin 2012.


yartiLeg2T201201Si pour les lycéens, c’est le premier jour d’examen du baccalauréat ce lundi, pour la classe politique, le dernier examen a eu lieu la veille, au second tour des élections législatives du 17 juin 2012, et cette élection a terminé une longue période de campagne électorale qui a commencé il y a treize mois avec la mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn et le début de la primaire socialiste.

492 duels et 34 triangulaires (dont 28 avec le FN) étaient en jeu le 17 juin 2012.

Selon les résultats officiels du Ministère de l’Intérieur, le PS et alliés obtiennent 300 sièges, le MRC (parti de Jean-Pierre Chevènement) 2 sièges, les écologistes 17 sièges, le PRG 12 sièges, le Front de gauche 10 sièges, l’UMP 209 sièges, le PRV 6 sièges, le NC 12 sièges, l’Alliance centriste 2 sièges, le MoDem 2 sièges, le FN 2 sièges et 3 sièges divers (dont l'ex-FN Jacques Bompard). En tout, il y a 155 femmes élues, soit un peu plus du quart (27%), c’est encore faible mais nettement supérieur à la législature précédente (18%), et 40% des députés sont nouveaux.

Comme prévu, François Hollande a obtenu une majorité absolue à l’Assemblée Nationale. Il va donc pouvoir gouverner, lui et son Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, avec tous les moyens institutionnels que la Constitution disposent : Élysée, Matignon, gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat, et la grande majorité des collectivités locales. En clair, avec tous ces moyens (ce qui est historique et sans précédent pour la gauche), la responsabilité de la politique nationale sera totale et l’exécutif ne pourra invoquer aucun frein ni réticence dans son application.

Si l’échec de deux personnalités de premier plan pourrait cacher l’élément essentiel de ce scrutin (le PS et ses alliés ont la majorité absolue), l’autre élément notable reste la très forte abstention.


1. Abstention : 44,59%

Le niveau d’abstention a encore augmenté par rapport au premier tour du 10 juin 2012 et atteint un record historique pour des législatives en France. La raison est triple.

D’une part, les électeurs ont considéré, comme au premier tour, et comme chaque fois que le scrutin législatif est précédé du scrutin présidentiel, que c’est l’élection présidentielle qui façonne la vie politique. Une fois celle-ci acquise, les élections législatives sont considérées comme "subalternes" (ce qui est faux).

D’autre part, les électeurs de l’opposition ont montré une faible mobilisation, certains pensant que la cohabitation ne serait pas raisonnable, d’autres déçus par le manque de perspectives de l’UMP (pas de programme proposé).

Enfin, c’est un paramètre non négligeable, la météo, le beau temps ensoleillé, juste pour ce dimanche, après une longue période de temps pourri, a eu aussi son influence pour ceux que la politique ne passionne pas.


2. Scores très serrés

Il est assez remarquable d’observer que de nombreuses élections au second tour ont été acquises de manière très serrée, à 1 ou 2% près, que ce soit dans des duels ou même dans des triangulaires.

Trois triangulaires sont ainsi intéressantes à constater : Thierry Solère gagne sur Claude Guéant à Boulogne-Billancourt avec 39,35% contre 38,41% ; Jean-François Mancel avec 38,97% contre 38,85% au PS à Beauvais ; Gilbert Collard avec 42,82% contre 41,56% à la candidate socialiste à Vauvert. En duel, Marine Le Pen échoue avec seulement 118 voix de retard sur le candidat PS.

Ces scores très serrés sont légions dans de nombreuses circonscriptions dans tous les sens, surtout au bénéficie du PS, mais parfois au profit de l’UMP.


3. Les partis

Le PS devrait avoir à lui tout seul la majorité absolue (289) à quelques sièges près. À ceux-ci, il faut ajouter les radicaux de gauche qui auront de quoi former un groupe à l’Assemblée Nationale (Jean-Michel Baylet l’a confirmé) et les écologistes, eux aussi en mesure de constituer un groupe.

L’UMP réussit à conserver plus de 200 sièges, ce qui montre une certaine résistance face au PS malgré la défaite annoncée, même si certaines figures de proue sont évincées : Michèle Alliot-Marie, Claude Guéant, Hervé de Charrette, Hervé Novelli, François Goulard, Renaud Muselier, François-Michel Gonnot, Nadine Morano, etc.

Dans le lot des grands perdants, il y en a pour tous les partis, à commencer par le PS avec Ségolène Royal et Jack Lang mais il y a aussi François Bayrou dont l’amère défaite cache l’excellente performance à La Réunion de Thierry Robert avec 66,9% (contre un candidat UMP).

Le FN gagne deux sièges sur les cinq ou six qui auraient pu être gagnés à partir de la configuration du premier tour : Marine Le Pen échoue d’un cheveu, donc, mais sa nièce est élue à cause du maintien de la candidate socialiste, et Gilbert Collard est élu malgré le maintien du député sortant UMP. L’opposante FN à Michel Vauzelle perd de peu malgré le retrait du candidat UMP (bientôt exclu de l’UMP) qui avait appelé à voter pour le FN.

Enfin, le Parti communiste français se retrouve en grande difficulté puisqu’il n’a plus assez de sièges pour former un groupe. Le seuil sera probablement abaissé pour le permettre (comme au Sénat). Il n’en reste pas moins que la stratégie de remettre leur destin entre les mains de Jean-Luc Mélenchon n’a pas été couronnée de succès malgré les images magiques de la campagne présidentielle. Au contraire, les nombreux échecs dans les circonscriptions communistes l’ont été au profit de candidats socialistes, ce qui augure très mal des prochaines élections municipales dans deux ans. Le PCF continue donc sa longue agonie depuis trente ans.


4. Le PS

Il n’y a pas grand chose à en dire : les socialistes ont gagné franchement mais pas massivement les élections législatives. François Hollande a réussi son opération de séduction et peut même être fier que tous ses ministres candidats sont élus ou réélus, y compris Marie-Arlette Carlotti à Marseille.

Le PS devra cependant trouver un juste équilibre entre parti godillot et parti de proposition face au gouvernement. Il devra également gérer l’encombrante Ségolène Royal éjectée du Palais-Bourbon (et de l’Hôtel de Lassay par voie de conséquence), elle qui n’a pas hésité à dire qu’elle entendait encore garder un rôle important au sein de son parti. Briguerait-elle la tête du PS ? Pourrait-on la lui refuser après les humiliations subies ?

Autre fausse note : le PS et tous ses alliés de gauche (communistes compris) ne pourront pas réviser la Constitution sans convaincre certains parlementaires de l’opposition. En effet, il leur manque 25 sièges pour atteindre la majorité des trois cinquièmes nécessaire à toute révision constitutionnelle. C’est heureux, cela obligera la concertation et le consensus.


5. L’UMP et son comportement avec le FN

Même s’il est difficile de donner des règles générales dans la mesure où la forte abstention et les situations locales très différentes peuvent pondérer les enseignements, il semble quand même évident que les candidats UMP qui ont plus ou moins ouvertement cherché à flirter avec le FN, soit par leur comportement sur le terrain, soit par les réflexions qu’ils ont distillées depuis plusieurs mois, ont tous échoué, et c’est un bien : Nadine Morano en premier lieu, qui a eu une attitude inqualifiable pour sauver à tout prix son siège alors que la circonscription de Toul, qu’elle détenait depuis 2002, a toujours été "centriste" dans le sens où pendant plusieurs décennies, le siège a souvent alterné entre UDF et PS, mais aussi Éric Raoult, Claude Guéant etc. Même Jean-Michel Ferrand qui perd, lui, au profit du FN.

Dans tous les cas, si un candidat de l’UMP veut imiter le FN, il se met hors jeu au profit soit du PS car trop d’électeurs UMP modérés rejettent le FN pour compenser le gain des électeurs FN, soit du FN car l’UMP rend légitimes les idées du FN et dans ce cas, il vaut mieux l’original à la copie (selon le mot de Jean-Marie Le Pen).

Sur RMC ce 18 juin 2012, Jean-Pierre Raffarin est sans complaisance sur l’échec de l’UMP : « La première [leçon à tirer], c’est que la stratégie de Grenoble a échoué. D’autre part, la stratégie du centre indépendant de la droite a échoué. ».

François Baroin a  résumé ainsi sur RTL ce 18 juin 2012 : « À trop courir derrière le FN, on le crédibilise. ». Alors que François Fillon a dramatisé dès le soir du 17 juin 2012, Chantal Jouanno a surenchéri : « On a une défaite lourde qui condamne la stratégie de droitisation de l’UMP. ». La stratégie du ni-ni (que voudrait remettre en cause François Baroin) n’a jamais été la meilleure pour empêcher la progression du FN même si cette stratégie n’a provoqué aucune élection de député FN.

Le PS n’a pas, en revanche, à culpabiliser l’UMP sur ce terrain puisque concrètement, c’est bien à cause du maintien de la candidate PS (en désaccord certes avec le PS national) que Marion Maréchal-Le Pen est élue.


6. L’UMP et son avenir

Autre constante, certains candidats considérés très proches de Nicolas Sarkozy sont battus, notamment Claude Guéant, Frédéric Lefebvre, Guillaume Peltier et Valérie Rosso-Debord. D’autres ont gagné, Henri Guaino grâce au désistement du dissident UMP, et NKM.

Le premier tour des élections législatives ont permis aussi d’affiner une réflexion sur le rôle de l’UMP. À partir du moment où les électeurs (je parle des électeurs et pas des élus ou des responsables) de l’UMP sont majoritairement prêts à voter aussi pour le FN, la situation va être de plus en plus difficile pour l’UMP de résister aux surenchères sécuritaires du FN mais on voit que si les candidats UMP succombent à la tentation du flirt avec le FN, ils sont durement sanctionnés par leur électorat modéré.

Marine Le Pen va continuer pendant tout ce quinquennat à dire que le FN serait le seul vrai parti d’opposition et que la droite, ce serait elle. Ce qui aboutit que l’UMP va se déplacer mécaniquement comme un parti "centriste" avec le risque de ce qu’un parti centriste peut subir dans une configuration bipolaire : le ni-ni de l’UMP pour un duel PS-FN ressemble étrangement au ni-ni du MoDem pour un duel UMP-PS. Une situation qui sera vite intenable et peu responsable : il faut savoir choisir dans le cas où l’UMP n’est plus en mesure de participer. Le ni-ni tue en fait toute réalité centriste, réalité voulue (MoDem) ou subie (UMP à cause du FN).

L’avenir de l’UMP se dessine avec une incertitude, son leader, et deux candidats pour ce rôle, Jean-François Copé et François Fillon. Alors que les commentateurs laissaient entendre une réélection très difficile pour Jean-François Copé, et que ces législatives risqueraient de l’affaiblir face à François Fillon, il en ressort que c’est tout l’inverse qui s’est produit.

Jean-François Copé est au contraire très bien réélu à Meaux, avec 59,29%, mieux que François Fillon qui ne recueille que 56,46% à Paris dans une circonscription en or. Jean-François Copé a même réussi à contenir le FN à 15,90% au premier tour, évitant une triangulaire qui avait déjà abouti à sa défaite en 1997, alors que la circonscription d’origine de François Fillon dans la Sarthe a été perdue au profit du ministre Stéphane Le Foll qui obtient un score plus fort que l’ancien Premier Ministre, 59,45% !


7. Le FN

Malgré le scrutin majoritaire, le FN réussit son entrée au Palais-Bourbon. Même si ce n’est qu’avec un nombre dérisoire de sièges, c’est quand même une victoire sur la classe politique. Ce n’est pas la première fois puisque Yann Piat (1949-1994) avait été élue le 12 juin 1988 sous l’étiquette FN avant d’en être exclue (en octobre 1988), de passer à l’UDF-PR et d’être assassinée. Marie-France Stirbois (1944-2006) fut également élue députée de Dreux le 3 décembre 1989. Et au scrutin proportionnel, 36 députés FN avaient été élus le 16 mars 1986.

Marine Le Pen a su montrer, déjà aux cantonales de mars 2011, que le FN était capable de résister au scrutin majoritaire. À Hénin-Beaumont et à Arles, le FN d’ailleurs n’était pas loin de la victoire avec un très faible retard.

Les deux élus du 17 juin 2012 vont prendre une place médiatique très grande pendant la législature.

Gilbert Collard, qui justifie son engagement auprès du FN (après un engagement au parti radical) par cette élection, a déjà annoncé qu’il resterait avocat et donc, qu’il se moquerait de ses nouvelles fonctions parlementaires pour ne faire que du médiatique (c’est ce qu’il sait faire). Il sera donc probablement affecté à la communication externe du FN ainsi qu’aux relations avec l’UMP qui ne désespère cependant pas de le convaincre de quitter le FN (beaucoup d’élus FN ont quitté ce parti lorsqu’ils ont eu l’ambition de s’implanter réellement en politique).

Marion Maréchal-Le Pen, elle, à 22 ans, encore étudiante en droit public, petite-fille de Jean-Marie Le Pen, nièce de Marine Le Pen, sera certainement focalisée sur la communication interne au FN, comme modèle de réussite auprès des militants FN. Si les jeux de mots vaseux avec son patronyme sont un peu trop faciles, il est peu pertinent de prendre à la légère son élection. Comme son grand-père qui avait 27 ans lors de sa première élection comme député le 2 janvier 1956 (le plus jeune député de la IVe République), elle est la benjamine de l’Assemblée Nationale, et aussi la plus jeune députée de toute la Ve République.

En revanche, le népotisme de la famille Le Pen ne semble choquer personne. Marine Le Pen, fille de Jean-Marie, tante de Marion, compagne de Louis Aliot, tous trois candidats au second tour dans des circonscriptions au FN fort. Le choix minutieux des candidats dans des circonscriptions passées à la loupe après le premier tour de l’élection présidentielle n’est pas anodin. Que Florian Philippot se soit présenté à Forbach, Marion Maréchal-Le Pen à Carpentras ou Gilbert Collard à Vauvert, c’est le résultat d’une stratégie qui vise à placer les nouveaux cadres du FN (même si Gilbert Collard n’est pas officiellement membre du FN) dans des perspectives municipales. Marion Maréchal-Le Pen l’a déjà confirmé : elle sera candidate aux municipales de Carpentras.


8. Le kaléidoscope centriste

Comment appeler les centristes en 2012 ? Le centre droit n’a jamais été aussi divisé et laminé qu’en 2012. Le MoDem a perdu un élu de poids mais en gagne un autre élu face à un UMP. L’Alliance centriste de Jean Arthuis a 2 sièges aussi. Les radicaux valoisiens de Jean-Louis Borloo en obtiennent 6 (leur secrétaire général Laurent Hénart est battu à Nancy), et le Nouveau centre en a 12. Bref, tous pourraient en théorie former un groupe car ils sont 22, mais les profondes divisions risquent d’empêcher la voie de la raison.


9. Quelques situations particulières

Ségolène Royal : Le désaveu personnel des électeurs rochelais est terrible pour l’ancienne candidate qui perd avec seulement 37,03% face à un dissident hollandiste, Olivier Falorni, qui l’emporte avec 62,97%. Le parachutage n’a pas fonctionné.

Tout comme Martine Aubry et Laurent Fabius, Bruno Le Roux, en passe de présider le futur groupe socialiste, refuse pour l’heure l’intégration du dissident dans son groupe (pour le moment !) car Olivier Falorni a refusé de se désister après avoir eu 3% de retard par rapport à Ségolène Royal au premier tour. Mais quelle drôle de conception de la démocratie ont donc ces apparatchiks du Parti socialiste ? Fallait-il laisser aux électeurs rochelais une seule candidate, qui aurait eu 100%, alors que l’histoire prouve qu’ils la rejettent pour 63% d’entre eux ?

Autre curiosité en communication : Ségolène Royal n’est pas bonne joueuse (au contraire de François Bayrou) et a volé la vedette en annonçant sa défaite dix minutes avant les fatidiques 20 heures, comme si elle était toute seule au monde, reprochant à son concurrent d’avoir "trahi" (!) et d’être élu par des "électeurs de droite"… comme s’il fallait distinguer quels étaient les (supposées) étiquettes des électeurs (car à ce compte-là, François Hollande a aussi été élu par des "électeurs du FN"). Ce qui est le plus pitoyable, c’est d’avoir parlé des "électeurs de droite" qui auraient voté dès le premier pour Olivier Falorni : en dehors du fait que le vote est secret, en quoi des électeurs qui ont voté pour un PS dissident alors qu’ils pouvaient voter UMP pourraient-ils être qualifiés d’électeurs de droite ? Mystère.

Olivier Falorni a en tout cas de belles perspectives pour les municipales à La Rochelle dans deux ans, d’autant plus que Maxime Bono, le maire actuel, soutien indéfectible de Ségolène Royal, a perdu la partie.

François Bayrou : Avec seulement 30,17%, il est largement battu par la candidate socialiste qui a 42,78%. Le candidat UMP le talonne toujours avec 27,04%. Contrairement à Ségolène Royal qui était confrontée à un autre socialiste, François Bayrou perd pour des raisons politiques et pas personnelles. Son refus de clarté avant le premier tour de chaque présidentielle depuis 2007, sa position d’entre deux tours incomprise et désapprouvée, ont rendu sa stratégie illisible et contreproductive. Comme pour Ségolène Royal, il y a peu de chance qu’il renonce à la vie politique, et ce n’est pas la première fois que des "grandes pointures" se font battre aux législatives : Pierre Mendès France en juin 1968, Michel Rocard en mars 1993 entre autres.

NKM : L’ancienne ministre l’emporte finalement avec 51,48% à l’issue d’une campagne déplorable. La participation est plus forte que la moyenne nationale (63,21%), ce qui prouve bien que les abstentionnistes au niveau national sont plutôt dans l’opposition. Son concurrent socialiste fut aidé sur le terrain uniquement par Manuel Valls, seul ministre socialiste capable de séduire des électeurs du FN, et aucun n’a jamais rejeté clairement l’appel du FN à voter pour le candidat socialiste (voir cette affiche électorale distribuée à Longjumeau le 13 juin 2012). La réélection de Nathalie Kosciusko-Morizet était nécessaire pour renforcer ceux qui, au sein de l’UMP, refusent toute compromission avec le FN.


10. Le sort de quelques personnalités

Élues au second tour : Gérard Collard, Jean-Yves Le Déaut, Marion Maréchal-Le Pen, René Dosière, Marylise Lebranchu, Jean Glavany, Gilles Savary, Hervé Morin, Jean Lassalle, Valérie Lacroute, Hervé Mariton, Stéphane Le Foll, Pierre Moscovici, François Baroin, Olivier Falorni, Aurélie Filippetti, Jacques Pélissard, Thierry Benoit, Ségolène Neuville, Philippe Folliot, Sébastien Huyghe, Francis Hillmeyer, Bruno Le Maire, Éric Straumann, Philippe Briand, Catherine Vautrin, Olivier Dassault, Dominique Dord, Bernard Accoyer, Lionel Tardy, Eric Woerth, Édouard Courtial, Édouard Philippe, Jean-François Copé, Jean-Louis Borloo, Paul Giaccobi, Valérie Fourneyron, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Marc Laffineur, Franck Riester, Yves Jégo, Christian Jacob, Marc-Philippe Daubresse, Alain Bocquet, Jacques Bompard, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Mancel, Xavier Bertrand, Thierry Benoit, Benoist Apparu, Hervé Gaymard, Marisol Touraine, François Brottes, Alain Moyne-Bressand, Benoît Hamon, Marie-Arlette Carlotti, Michel Vauzelle, Sylvia Pinel, Thierry Mariani, Thierry Solère, Jean-Christophe Lagarde, Thierry Robert, Marie-Jo Zimmermann, Serge Grouard, François Fillon, Olivier Ferrand, François Loncle, Marie-George Buffet, George Pau-Langevin, François Assensi, Henri Guaino, Patrick Devedjian, Patrick Balkany, Jean-Christophe Fromantin, Sébastien Pietrasanta, Maud Olivier, Michel Herbillon, Malek Boutih, Étienne Blanc, Gérard Bapt, David Douillet, Valérie Pécresse, Henri Plagnol, Christian Priou, Laure de la Raudière, Maniel Valls, Nicole Ameline, Patrick Labaune, Arnaud Robinet, Pierre Morange, Pierre Lellouche, Jean-Claude Guibal, Christophe Caresche, Christian Bartolone, Thierry Mandon, Annick Lepetit, Alain Rodet, Laurent Cathala, Jérôme Chartier, Denis Baupin, Cécile Duflot, François Sauvadet, Axel Poniatowski, Jean-Marie Le Guen, Sandrine Mazetier, Daniel Vaillant, Patrick Ollier, Nicolas Dupont-Aignan, François Pupponi, Christian Estrosi, Bernard Perrut, Jean-Luc Moudenc, Christophe Borgel, François Lamy, Jérôme Cahuzac, Damien Abad, Michel Destot, Geneviève Fioraso, Élisabeth Guigou.

Battues au second tour : Ségolène Royal, François Bayrou, Marine Le Pen, Nadine Morano, François-Michel Gonnot, Claude Leteurtre, Jack Lang, Florian Philippot, Louis Aliot, Philippe Rouault, Michèle Alliot-Marie, Hervé Novelli, Jean-M. Nesme, Jean-P. Anciaux, Jean Grenet, Claude Guéant, Gilles Artigues, François Goulard, Hervé de Charette, Laurent Hénart, Valérie Rosso-Debord, Frédéric Lefebvre, Renaud Muselier, Valérie Laupiès, Marysé Joissains-Masini, Éric Raoult, Manuel Aeschlimann, Hervé Hocquart, Jean-Pierre Abelin, Axel Kahn, Georges Tron, Patrick Braouezec (qui n’avait pas renoncé au 2nd tour), Nicolas Perruchot, Jean-Michel Ferrand, Rodolphe Thomas, Bruno Gollnisch, Jean-Paul Garraud, Guillaume Peltier.


11. Et la suite ?

Ce 17 juin 2012, une page de l’histoire politique de la France se tourne donc définitivement. Les (grands) candidats des deux dernières élections présidentielles ont tous été battus, Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour, Marine Le Pen, Ségolène Royal et François Bayrou au second. Le seul candidat de 2012 qui a su tirer son épingle du jeu, c’est Nicolas Dupont-Aignan qui est réélu confortablement dans l’Essonne.

Le calendrier très proche est assez facile à envisager : ce lundi 18 juin 2012, Jean-Marc Ayrault a déjà remis à 10h40 la démission de son gouvernement et a été reconduit dans ses fonctions de Premier Ministre. Un nouveau gouvernement sera nommé dans un ou deux jours. L’une des inconnues de ce remaniement sera la présence ou pas de ministres communistes (la direction du PCF vient de se prononcer contre une participation ce 18 juin 2012), et certains ont évoqué également l’arrivée de Robert Hue, ancien secrétaire national du PCF mais qui s’est rapproché du PS puisqu’il a soutenu dès le premier tour la candidature de François Hollande à l’élection présidentielle. Le discours de politique générale et le vote de confiance devraient intervenir le mardi 3 juillet 2012 à l’Assemblée Nationale.

Entre temps, il y aura pendant cette semaine la formation des nouveaux groupes à l’Assemblée Nationale avec quelques postes-clefs comme la tête des groupes PS et UMP. Bruno Le Roux, proche de François Hollande, est candidat au PS tandis que la présidence du groupe UMP va devenir un enjeu pour la prochaine bataille Copé/Fillon de l’automne, avec probablement deux candidats, le copéiste Christian Jacob et le filloniste Xavier Bertrand et peut-être un candidat de consensus avec François Baroin.

Poste honorifique de grande importance, le perchoir, convoité par deux battus socialistes, Ségolène Royal et Jack Lang, devrait se disputer entre le jospiniste Jean Glavany et le fabiusien Claude Bartolone qui a déjà confirmé son intérêt pour la fonction, à moins qu’il ne revienne finalement à Élisabeth Guigou qui vient d’exprimer sa "disponibilité" ce 18 juin 2012 sur BFM-TV ou encore Marylise Lebranchu qui est cependant ministre. Les socialistes décideront jeudi 21 juin 2012.

À plus long terme, d’ici la fin de l’année, le PS devra se choisir une nouvelle direction à moins que Martine Aubry décide de rester en place : Jean-Christophe Cambadélis vient de proposer un ticket avec Harlem Désir mais c’est sans doute oublier le pouvoir de nuisance de Ségolène Royal et les intérêts de François Hollande qui verrait bien hisser son fidèle François Rebsamen. Un choc frontal pourrait avoir lieu entre Ségolène Royal et Harlem Désir qui a déjà pris ses marques sur Public Sénat ce 18 juin 2012.

Quant à l’UMP, l’affrontement devrait avoir lieu entre Jean-François Copé et François Fillon pour le poste vacant depuis 2007 de président de l’UMP, avec Alain Juppé dans le rôle de monsieur Loyal qui n'a pas hésité à critiquer quelques errances : « Il y a un trouble dans notre électorat, mais notre rôle n'est pas de reproduire ce qui se dit sur les marchs, de suivre les tendances, il faut tracer la voie. Nous devons clarifier nos positions par un travail commun sur la charte des valeurs de l'UMP. » ("Le Monde" daté du 19 juin 2012).

Prochain rendez-vous électoral, en mars 2014 avec les élections municipales, et nul doute que ce sera aussi l’occasion pour les Français de confirmer un soutien ou, au contraire, de donner un avertissement au gouvernement écolo-socialiste. Deux ans sans horizon électoral, cela laisse du temps pour faire ses preuves…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (18 juin 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Premier tour des législatives 2012 (1/2).
Premier tour des législatives 2012 (2/2).
Résultats officiels du 2nd tour des législatives 2012.
Le soldat Bayrou.
Le fantôme de Sarkozy.

 yartiLeg2T201201

 

  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/legislatives-2012-2nd-tour-le-118693

 

 

 

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