Pour la cour européenne, la religion est une tradition en Italie, faute de consensus européen !
En première instance, la cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg avait considéré, à l'unanimité, que les crucifix présents dans les salles de classe italiennes étaient une atteinte à la liberté de conscience. La laïcité était en bonne voie, suite à cette interprétation de la cour de Strasbourg.
Malheureusement, en appel, la grande chambre de la cour a estimé... par 15 voix contre 2 que l'argumentation de l'État italien, qui voyait dans les crucifix, non un symbole religieux, mais avant tout un symbole culturel n'était pas de nature à entraver la liberté de conscience, même si elle reconnaît que la plaignante ait pu être choquée !
En clair, chaque État est libre d'adapter la liberté de conscience comme bon lui semble & ceux qui, à l'image de l'Italie choisissent d'ignorer la liberté de conscience, voire la liberté de ne pas croire, ont le droit de le faire ! Même si l'argument culturel n'a pas été retenu par la cour, le fait que la cour donne raison à l'État italien marque une profonde défaite pour la laïcité en Europe !
Il a suffi à l'Église catholique italienne de hurler suffisamment fort sa colère pour que la cour change d'avis ! Heureusement pour la France, qu'un Aristide Briand a senti très tôt le danger de laisser la religion en toute liberté dans le corps social, pour la renvoyer dans la sphère du privé ! À l'arrivée, on s'aperçoit en sortant le bout de son nez un peu partout à l'étranger que cette loi de 1905 a finalement des vertus intéressantes !
Quand on pense qu'une partie des états des États-Unis enseignent sur le même plan le créationnisme & la théorie de l'évolution, que l'Opus Dei en Espagne met tous les bâtons possibles pour empêcher le droit à l'avortement de s'appliquer, on a toutes les raisons de s'offusquer chaque fois qu'un de nos gouvernants veut toucher à cette loi salutaire de 1905. Les italiens en ont une nouvelle illustration avec cet arrêt de la cour européenne !