Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Blog De La Blonde

Le Blog De La Blonde

Je fais des trucs. Plein. Parfois j'en parle ici.


Boogers à la dernière nuit zébrée parisienne de Nova

Publié par NotSoBlonde sur 25 Avril 2010, 10:00am

Catégories : #Musique

« Boogers ? Nan ça m’dit rien...Attends, ah si, c’est pas le type qu’a bousillé Creep (ou Stand up-  au  choix selon la sensibilité musicale de mon interlocuteur)? ».

Voilà ce que j’ai entendu quand j’ai annoncé que j’allais voir, « en vrai », le bonhomme qui a choisi pour la scène de s'appeler "crottes de nez".

 

 

 

J’en étais à ce stade aussi (indifférence dédaigneuse) depuis que j’avais entendu sa reprise de Creep sur une radio qui m'a semblé sur le moment drôlement inspirée. En toute sincérité, j’ai pensé sur le coup que j’étais tombée sur un radiocrochet où les animateurs radios aiment à faire chanter (faux tant qu’à faire) l’auditeur apâté par la promesse d’une récompense quelconque. Quand à la fin du morceau on annonce le nom de l’interprète et la sortie de son album je manque de défaillir. Sans exagérer. Alors comme ça, alors qu’il y a une foule de jeunes gens talentueux qui ne sont pas encore produits en France, ce type, qui à la première écoute me fait l’effet d’un repoussoir musical absolu, a sorti un album et est diffusé sur les ondes radios à une heure de grande écoute. Je suis écoeurée et j'éteins l’autoradio aussi sec. De rage. Fulminant contre ce système absurde qui ne laisse pas sa chance aux vrais talents et laisse s’épanouir ce genre d’énergumène.

Puis Nova a programmé sa nuit zébrée parisienne le vendredi  16 avril et on peut dire que ça tombait drôlement bien vu que c'était le jour des vacances scolaires (A ce propos, c’est la troisième fois consécutive que ça se passe comme ça, je fête donc l’arrivée des vacances en musique et  j’en viens à soupçonner un lobby-MGEN secret  de faire pression sur la chaine musicale). Avec Boogers.

Je m’y rends motivée, ayant hâte de voir le trublion se produire sur scène.

Il faut réaliser qu’à ce moment là je ne sais même pas à quoi il ressemble et que mon imagination fertile a fabriqué un personnage qui s’avèrera bien éloigné de la réalité. Mais j’y viens…

 

La programmation musicale du soir est comme toujours de qualité (Imperial Tiger Orchestra, Boogers donc, Gizelle Smith et ses Mighty Mocambos, Ben Sharpa), le public y est varié et chaleureux et nous savourons, avec V. et C., complices du soir, l’effet-bracelet Nova qui permet d’accéder au « carré-VIP-Jameson » où le barman vraiment charmant accepte de me réaliser un « smooth Jameson sans Jameson » (c'est que je suis très sage, voyez vous).

Est-ce grâce à l’initiative de V. qui pour l’occasion a défait quelques boutons de sa chemise ou grâce aux larges sourires que nous lui avons adressés? Toujours est il qu’il déroge à la règle et me permet d’apaiser ma soif avec un délicieux breuvage à base de fraises fraiches, de gingembre et de jus de fruits frais mais sans une once d'alcool.

A noter que si je n’ai rien dégrafé du tout pour obtenir une quelconque faveur de la part de Mr cocktail c’est que ça n’aurait rien arrangé à mon cas (ceux qui me connaissent savent de quoi je parle). J'ai donc laissé ma copine user de ses charmes à ma place, l’aidant du mieux que je pouvais en faisant étalage de la presqu’intégralité de mon émail dentaire ;-) (cette précision vise à démentir tout embryon de rumeur faisant passer V. pour une gourgandine : c'est seulement par amitié pour moi qu'elle a osé le so sexy et si efficace dégrafé). 

J'en profite ici pour saluer l'heureuse initiative d’installer cet espace perché au calme, à la Bellevilloise, pour se désaltérer tranquillement. C’est d'ailleurs là qu’il faut que je remercie M., photographe officiel de ces soirées de Radio Nova et ami de V., qui nous permet d’assister à toutes les nuits zébrées qui nous intéressent et de bénéficier des avantages qu’offrent les bracelets-sésames-pour-habitués ;-)  Merci, merci!

 

Boogers entre en scène d’une bien étrange façon :  Il semble nerveux, ne regarde pas le public, semble se parler à lui-même un court instant-comme si nous n’étions pas là. Quel curieux personnage…

Très vite il entame son tour de chant et là (c’est incroyable) le charme opère.

 La voix n’est pas toujours (est rarement ?) juste. Les arrangements sont bricolés mais riches et jouent la carte du mélange audacieux : on retrouve par exemple des flonflons en arrière plan de sa reprise de Creep et le morceau qui avait provoqué ma stupeur de lors de la première écoute me parait soudain digne d’intérêt.

J’ai compris sa démarche ce soir là et j’avoue que ça m’a réconcilié avec Boogers. Il faut savoir que ce garçon joue à fond la carte du second degré.

Avec lui, le décalage est garanti : Ne pas se prendre au sérieux et jouer avec les codes habituels du starsystem, voilà ce qui semble être son crédo. Il faut le voir se dévêtir sur scène arborant un torse glabre recouvert d’une inscription « dirty » à la calligraphie volontairement maladroite en prenant des poses torturées pour comprendre. On se prend à rire avec et de lui. Et je crois que c'est exactement l'effet recherché.

Attention, sous des dehors de presque-clown l’homme est subtil malgré tout. Il ne singe pas ses « collègues » mais s’amuse de leurs attitudes et du sérieux de situations qu’il rend cocasses.  A mon sens,  son concert relève du happening. Une vraie découverte pleine d’intérêt.  Il s’attaque à des covers de titres phares de Bob Marley ou Radiohead, s’attirant les foudres des fans de tout poil (nombreux) et les dézingue avec une distance et un sérieux à l'effet comique puissant. On en ressort avec l’idée qu’au fond il n’y a pas d’intouchable en musique comme ailleurs et qu’il est bon que ce genre de personnage vienne bousculer un peu les conventions pour apporter un regard neuf sur le spectacle, la musique et ce qu’est la culture au sens large.

On se régale avec les paroles de son "I lost my lungs in a smokin' area" : il y a tout le "Boogers'spirit" là dedans...

 

 

Enfin, comment vous dépeindre l’allure de Boogers ?

Prenez un jeune homme hirsute et plutôt frêle, au regard intense quand il se décide à affronter le vôtre et qui se démène sur scène pour donner vie à un univers plus-que-déjanté . Ajoutez à cela le port d’un jean très « loose » avec sous vêtements apparents, une gestuelle saccadée et vous aurez une petite idée de qui j’ai eu sous les yeux ce vendredi là.

Cet homme orchestre un peu cintré option « artiste contemporain » revendique la paternité de « stupid songs », a-t-on jamais vu ça ?

OVNI musical en vue, donc...

 Retrouvez le en session acoustique chez le Hiboo (toujours où il faut quand il faut, décidément) : délectable !

 

 

 

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents