FRANCE : 25° CONVENTION AA DOUBS 2013

Publié le par kreizker

30 JANVIER 2013, in "Plein Air"

 

Doubs / 25è convention régionale des alcooliques anonymes : Rencontre avec Michel, alcoolique abstinent depuis 5 ans.

 

Doubs - Haut-Doubs

Les alcooliques anonymes de Franche-Comté organisent ce week-end leur 25è convention régionale au Foyer St Anne de Montferrand le Château, près de Besançon. Dans le Haut Doubs, l’association tient tous les mardis soirs des rencontres entre anciens malades, aujourd’hui sortis du « déni ». Une dizaine de personnes y participent. La rédaction a rencontré Michel, qui après 30 ans d’alcoolisme, ne boit plus depuis 5 ans.

 

Que signifie sortir du déni ?

C’est admettre que nous étions impuissants devant l’alcool et que nous avions perdu la maîtrise de notre vie.

 

Pour en arriver à ce travail sur soi, le parcours doit être long et difficile ?

Bien sûr. J’ai passé une trentaine d’années dans l’alcoolisme. Au départ, cet alcool était festif et je n’en consommais que le week-end. Mais au fur et à mesure des années, cette maladie, que je ne connaissais pas, a progressé. A la fin, je ne maîtrisais plus ma vie. C’était l’alcool qui maîtrisait mon quotidien. C’est toujours très difficile pour un malade alcoolique de se résoudre à accepter cette maladie et de se diriger vers des soins. En ce qui me concerne, je me suis rendu à l’hôpital de Pontarlier. L’hôpital a soigné mon corps. Les alcooliques anonymes mon âme.

 

Comment est venu ce déclic vous concernant ?

J’ai vraiment attendu les dernières limites au niveau médical. C’est mon médecin généraliste qui m’a annoncé une stéatose. Tout en m’expliquant que si je ne me prenais pas en charge, ma maladie s’aggraverait et se transformerait en cirrhose. J’ai alors pris conscience de ma situation. Je ne voulais pas mourir à cause de ce produit. J’ai donc décidé de me faire soigner.

 

Vous buviez beaucoup ?

Je buvais environ un litre de vin par jour.

 

Êtes-vous encore tentés de boire aujourd’hui ?

Non. Durant les six premiers mois, des flashs m’ont traversé la tête. Ce sont des moments qui sont difficiles. Pendant ces moments là, on a vraiment besoin du groupe pour pouvoir soigner son âme et comprendre comment les amis ont fait pour trouver cette voie heureuse de l’abstinence.

 

Que se passe-t-il dans ces groupes de paroles ?

Le vécu des personnes, qui apportent leur témoignage, est très important. La façon dont ils expliquent comment ils sont arrivés à cette abstinence est riche. Lorsque l’on arrive à se sortir de cette maladie, on revit. C’est une seconde naissance. On doit réapprendre à tout refaire, mais sans l’alcool, cette fois-ci. Ce programme, qui se décline en douze étapes, nous aide à maitriser cette nouvelle vie qui s’ouvre à nous.

 

On peut supposer que l’alcool est également à l’origine de nombreuses difficultés familiales et professionnelles

Bien sûr. Avec l’alcool, j’ai failli perdre mon permis de conduire. Si on me le retirait, je perdais également mon travail. Quand j’ai touché le fond, j’ai pris conscience qu’il fallait que je me dirige vers l’abstinence. Je me suis fait aider. J’ai contacté l’association il y a cinq ans. C’est à partir de ce moment-là que j’ai pu me prendre en charge. Par ailleurs, un malade alcoolique fait souffrir 4 ou 5 personnes dans son entourage. Grâce au programme de rétablissement, les proches s’aperçoivent très vite que le malade évolue. Néanmoins, au début, les proches restent en réserve. Ils attendent de voir. Mais au bout d’une année, leur regard change.

 

Publié dans AA france

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