Saga Lewis, Tome 1.
Policier.
Version publiée en 2009,
aux éditions du Rouergue (Noir).
375 pages.
Marqué par la perte récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n'est pas revenu depuis dix-huit ans. Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d'y être découvert. Cependant, dés l'autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.
Sur cette île tempétueuse du nord de l’Écosse, couverte de landes, où l'on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin retrouve les acteurs de son enfance, à commencer par Ange, chef tyrannique de la bande dont il faisait partie. Marsaili, son premier amour, vit aujourd'hui avec Artair. Ce même Artair dont le père a perdu la vie en sauvant celle de Fin lors de l'expédition qui, chaque année, depuis des siècles, conduit une douzaine d'hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs.
Que s'est-il passé il y a dix-huit ans entre ces hommes, quel est le secret qui pèse sur eux et ressurgit aujourd'hui ?
Dans ma wish-list depuis un moment, c'est le Bookclub Livraddict qui m'a fait sauter le pas.
J'ai beaucoup aimé le style du roman, plus travaillé que lors de ma précédente et première fois avec l'auteur.
Les descriptions sont très présentes mais essentielles au roman pour instiller une ambiance sombre et oppressante d'une petite ville reculée d’Écosse où les secrets de famille et les traditions pèsent de plus en plus sur les habitants.
L'ambiance est totalement réussie ! Le lecteur sent réellement la solitude et les non-dits de chaque personnage, leur mal-être et leurs regrets.
Les personnages sont du coup très attachants, car le lecteur ne peut s'empêcher de ressentir de l'empathie voire presque de la pitié.
Néanmoins, le personnage principal Fin m'a paru moins touchant : il essaye de revenir dans sa ville natale comme si de rien n'était mais on sent bien toute la distance qu'il a mis avec son ancienne vie. De plus, sa vie personnel n'est pas très développée et on a l'impression que tout au long de son séjour il n'y pense pas...
J'ai été très touchée par l'histoire de Calum mais aussi par Artair : je sais que beaucoup de lecteurs ne l'aiment pas du tout mais je trouve son destin très triste.
Gigs est également un personnage très important, l'homme mûr et posé du village, celui qui remet tout à plat lorsque les esprits s'échauffent.
Le problème pour moi a été l'intrigue.
Je m'attendais à un policier avec une enquête et finalement, ce livre est en réalité l'histoire d'un village qui vit avec des secrets de famille lourds et sombres.
Le meurtre d'Ange n'est en fait qu'un prétexte pour se plonger dans les différentes familles de Lewis. On découvre le corps sur les 50 premières pages et P. May en reparle uniquement dans les 100 dernières... J'ai été assez déçue par cet aspect car la mise en scène du meurtre est quand même assez intrigante et je voulais réellement comprendre le pourquoi du comment et même si le dénouement explique tout, j'aurais voulu un peu plus de passages destinés à l'enquête pure.
En bref, je m'attendais à une enquête policière et je me suis retrouvée en plein cœur d'un huit-clos autour de secrets de famille dans une ambiance sombre et oppressante. Ce n'est pas ce que j'attendais mais j'ai tout de même été prise dans le jeu grâce aux nombreuses descriptions de l'auteur qui insiste sur l'empathie des personnages et les traditions sordides de l'île de Lewis.
Cette lecture m'a permis de participer au Bookclub Livraddict du mois de septembre,
et au challenge des 170 idées d'Helran, n°54 : une bouche en mouvement.
Du même auteur, sur le blog :
Pour aller plus loin : La bibliographie de l'auteur – Les autres tomes de la saga
Site de l'auteur – Site des éditions du Rouergue